Le splash de ton plongeon m’a éclaboussé. Le trou que tu as creusé dans l’eau s’est refermé très vite, une succession de vaguelettes l’a l’effacé. Elles couraient d’un côté, de l’autre, se cognaient aux rebords de la piscine, jusqu’à disparaitre. L’eau s’est immobilisée. Sa surface lisse nous séparait. Tu nageais au fond, à longues brassées de bras que l’effort n’avait pas encore musclés. L’image de toi qui me parvenait était floue, et déformée, comme à travers l’épaisseur d’une vitre. Ton corps blanc constellé des reflets du soleil, tes cheveux bruns plaqués, et cette bouche avide que tu ouvrais grande pour gober un maximum d’air quand ta tête surgissait.