Elle a un goût salé. Les larmes se sont taries depuis longtemps. Il les a lapées avidement, sa langue se tortillant maladroitement pour en recueillir chaque goutte. Elle coule de son front écrasé de soleil. A hauteur de sable, ses yeux secs suivent le ballet hypnotique de milliers de gouttelettes montées sur pattes qui avancent mécaniquement au rythme de la colonne dont la source semble être infinie. Ses narines brûlées perçoivent encore la fraîcheur de ce fleuve grouillant de vie tandis que la sienne s’évapore peu à peu. Une perle curieuse se détache du régiment. Quand elle l’effleure, sa vue vacille. Un puits sans fond s’ouvre sous lui. Un puits sans fond. Et sans eau.
Ecrasante et implacable chaleur. Question : ce texte se serait-il écrit en hiver ?
Des ateliers d’écriture à Lyon 2 ? Autant que je me souvienne, point, fin des années 80.
Bonne idée pour l’hiver, joli défi, je vais y songer, merci. Concernant les ateliers d’écriture à Lyon 2, je vous renvoie vers le site d’Isabelle Sarcey, »Iscriptura »: elle y officie depuis plus de 10 ans dans le cadre de la formation continue.
Et merci pour l’info, je vous avais perdue. Retrouvée avec vos arrivées 1 et 2 qui nous laissent en suspens.
Je vois les humeurs qui exsudent ou un corps à la sortie du bain. Le malaise est bien là, le vertige devant le puits… merci
Merci Benoît pour ces images auxquelles je n’avais pas pensé… J’étais plutôt partie dans un univers chaud et sec… C’est vraiment intéressant de voir comment un texte trouve d’autres vies, d’autres significations dans les yeux de ceux/celles qui les lisent.