Deux escaliers.L’un de bois dans la maison, l’autre de pierre, menant au jardin.Sur le mur au-dessus des marches intérieur le vieux Juif Errant d’Epinal chemine suivant son doigt tendu, s’aidant d’un long bâton.Sous ses pieds des colonnes de signes encore inconnus le soutiennent, ils fourmillent juste à hauteur de mes yeux chaque fois que je monte dans ma chambre.Dans le jardin, des rosiers en fleurs se sont laissées choir de minuscules créatures rouges dont j’avais appris le nom: « puceron de rosiers ». Assise sur la pierre blanche et froide, je tendais un doigt très fin vers l’un, vers l’autre, pour les arrêter dans leur course. Cela formait des traces rouges de la même taille que les signes noirs nommés « lettres » vivants dans les colonnes sous les pieds de mon vieux Juif errant pour toujours mystérieusement, la mer derrière lui, immobile avec pourtant interdiction de s’arrêter jamais, m’avait-on dit.D’une pression légère j’immobilisais les petits pucerons de rosiers sur la marche du jardin, des dessins apparaissaient, rouges sur blanc, qui ne me disaient rien. On m’appelait, je devais aller me coucher. Mes yeux se jetaient, se fixaient longuement à chaque rencontre sur mon cher vieux Juif Errant, sans doute fatigué lui aussi, et son histoire : les lettres intouchables, petits points noirs derrière le cadre de verre, se liaient entre elle solidement pour me dire quelque chose. Il fût vertigineux de pouvoir lire enfin un soir : » Est-il rien sur la terre qui soit plus surprenant que la grande misère du pauvre Juif Errant »! Le sang me vint d’un coup à la tête, j’étais la créature la plus puissante du monde. Grandement effrayée, je m’appliquais, une fois dans ma chambre, à écrire mon nom au crayon noir, mais il m’échappa.
nouvelle fois la remarque : à quelle proposition de l’atelier se rattache ce texte, que je puisse indiquer les catégories pertinentes ?
apparemment une fausse manip a fait sauter le texte, possible le réinsérer ? vais tâcher piger ce qui s’est passé, en tout cas le processus est en route !
je viens, ( j’espère ! ) de le mettre à jour