Il n’y a pas d’ordre dans cette liste, du plus important au moins ou inversement, c’est plutôt comme une sorte de constellation.
De Dickens : David Copperfield, pour l’enfance, son absolu dénuement et sa rédemption du monde.
De Dostoïevski : L’idiot, pour les mêmes raisons mais une toute autre forme.
De Passilinna : Le lièvre de Vatanen, pour mon attachement à cette Finlande là ( dont Kaurismaki est un autre représentant ) qui peut convoquer l’humanité d’un être alors que tout semble perdu et larguer les amarres sans préavis, vers son centre.
De Nietzsche : Zarathoustra, pour le miroir.
De Shi Nai-An : Au bord de l’eau, (seul roman de chevalerie que j’ai lu ) pour la fraternité héroïque.
De Steinbeck : Tortilla flat, pour le merveilleux humour, l’intelligence décalée et la liberté particulière de ces idiots du village ( en l’occurrence, des collines de Monterrey )
De Pergaud : De Goupil à Margot, pour la clarté avec laquelle il m’a montré la différence entre l’humain et les autres animaux.
De La Boétie : Discours sur la servitude volontaire, seul livre que j’ai demandé instamment à mes enfants de lire, même s’il ne devait jamais y en avoir d’autres (ce qui ne fut pas le cas).
De Thomas Mann : Le docteur Faustus, pour avoir été aussi profond dans l’étude du lien entre l’art et l’être. Et aussi pour Beethoven et l’âme dostoïevskienne de ce livre.
De Woolf : La promenade au phare, pour le vertige de la langue, cette incroyable capacité à rendre visible l’indicible et pour l’ émerveillement d’enfant que j’en ressentis, comme devant quelque chose de l’ordre de la magie.
De Carver : Les feux, pour toute son œuvre mais pour celle ci parce qu’il y parle un peu de lui et que j’aime profondément cette personne et son écriture.
De Tolstoï : Résurrection, pour la foi qu’il m’a redonné en la capacité de l’humain à se réformer.
De Pessoa : Le gardeur de troupeaux, pour la proximité fraternelle que je ressens chaque fois que j’ouvre ce livre qui est aussi un lieu.
De Kerouac : Les anges vagabonds, pour la mélancolie, mon amour des grands chemins, pour l’insaisissable de l’être, où qu’on aille mais l’irrépressible besoin du mouvement qui le cherche.
Bien des correspondances forcément… le vertige des falaises, le feu, la résurrection*
et l’envie de découvrir ce livre de Pessoa que je ne connais pas et que tu nous promets…
merci Laurent
tant que j’aurais pu rendre (et qui pourtant ne figurent pas, ne sais pourquoi, dans les six que j’ai tout de suite regretté d’avoir omis) c’est si vaste.. on se rencontre toujours plus pu moins (et j’aime que ce soit notamment sur Dickens, Dostoïevski avec mêmes livres, Mann et Wolf, mais livres différents…)
Merci de ce partage, Laurent. Oui, c’est un texte qui brille !
Merci pour De Passilinna : Le lièvre de Vatanen.