… des barreaux à la fenêtre, mais avec des écouteurs dans le creux de l’oreille, et la petite radio posée sur le drap, tout va bien…
… les draps sont glacés dans cette chambre sans chauffage, et une punaise à tête en laiton git en plein cœur…
… en rafales bruyantes le dehors s’invite à l’intérieur, des langues d’air lèchent les corps, et le lit tremble …
… adossée à la rugosité de la terre, nuit au bord du ciel étoilé, dans le bourdonnement agaçant des moustiques…
…le grondement incessant du torrent dans le vallon grimpe jusqu’à l’envoûtement et dirige les cauchemars…
… recroquevillée dans le divan en sachant que les fantômes vont revenir pour hanter encore l’appartement …
… l’air est saturé de tous ces souffles juvéniles, et dormir dans cette chambre est le pas à faire pour sortir de soi…
… pousser un cri à la vue du chat sur la courtepointe du lit, lui laisser la place, pas de cohabitation possible…
… les hurlements des loups du parc épuisent le peu de forces qu’il restait…
… ne jamais pouvoir oublier cette apparition de mes grands-parents, jamais connus, au pied du lit…
Que de belles nuits sonores et le silence des fantômes !
« une punaise à tête en laiton git en plein cœur » : on se demande ce qu’elle fiche ici, de quelle théâtre elle est sortie. Autant de petits tableaux à étirer. L’effet des points de suspension avant/après ?
force de cette image aux pieds du lit. Nuits de contes ( qui semblent si réelles) Chambres hantées de songes noirs. Chambres aux loups et aux punaises . Fortes images.