Les élégants nœuds tressés au bord des routes apparaissent à l’écran GPS et dansent autour d’eux, glissent sous les roues qui les absorbent, les lisent, les lissent en les parcourant ou en choisissant de continuer et les laissant dériver vers l’arrière, ou sur le côté contre leur joue, comme des fleurs offertes en bouquets, de trèfles à quatre ou six feuilles toutes également rondes et plates et noires que, parfois, un panneau baptise, une indication est donnée, offerte, au troupeau de bisons chevaux tout vapeur comme au conducteur lecteur rêveur ou à son copilote dans cet amas noir de lianes entrelacées, entrelardées de mots, de noms, appellations lieu-dit, giratoires de flèches pointées se mordant la queue, voiture blanche sans aérodynamie fonçant sur le joli fond bleu de l’espéranto routier, ZAC aux noms militaires ou d’arbres, noms communs noirs ou rouges, prénoms de cours d’eau, viscères éclatés crevés étalés sous les roues près des faubourgs de ville sans feuilles, tripes mémoires de vieux chemins, voies usures de communication oubliées imbriquées aplaties comme toutes les directions qu’ils ne suivront pas mais tentations de fuites, d’errances rêvées qui s’offrent, malgré tout, au parcours d’avance tracé avec le kilométrage et la consommation sommation de carburant nécessaire calculée à piétiner le ruban noir et lisse et tandis que les fleurs s’espacent, forçant toujours malgré tout et à intervalles de moins en moins réguliers, l’écran à s’épanouir fleurir de bouquets assoiffés et mous, de plus en plus lâches, et d’en offrir une, une dernière, à quatre pétales, quatre destinations nord sud est ouest à qui voudrait bien la cueillir.