roman maison #02/14# | l’homme de passage ou la femme

Son visage de jeune femme maquillée œil de biche capte la lumière de l’écran de l’interphone les cheveux tirés en queue de cheval dévoile une nuque déterminée… elle traverse l’espace avec assurance vêtue d’un pantalon de camouflage ajusté et d’un teeshirt Realift et se dirige vers l’armoire technique de l’ascenseur en panne. Arrivée devant, elle sort une clé singulière en carré il contient en lui l’idée de portes ouvertes, de mécanismes dévoilés, de solutions. Elle la glisse dans la serrure fait pivoter la poignée et ouvre la porte avec la précision d’une horlogère. Son regard  inspecte l’intérieur lit le code inscrit sur le tableau, elle se dirige vers la cabine de l’ascenseur se penche et dégage une plaque à l’arrière pour accéder aux entrailles du système, un enchevêtrement de fils colorés de dominos et de gaines électriques. D’un geste sûr elle saisit un tournevis resserre un connecteur ici ajuste une gaine là et répare deux fils sectionnés par le frottement. Elle effectue chaque mouvement avec une rapidité mesurée. Elle teste les circuits scrutant le détail invisible, écoute le léger clic du relais qui reprend vie. Une odeur fugace de métal chaud s’élève, signe que l’énergie circule à nouveau. Ses mains s’agitent parmi les câbles combinant force et minutie, ce fouillis électrique parle une langue qu’elle comprend une maîtrise née d’habitude, d’entraînement et d’instinct. Elle réajuste la plaque, essuie les mains sur un chiffon qu’elle remet dans sa poche, ne parle pas. On pourrait s’étonner qu’une jeune femme accomplisse ce genre de tâche. Son assurance et son aisance éclipsent toute surprise. Elle est tout simplement la meilleure dans son domaine, question de talent. Son sourire réapparaît complice avant qu’elle ne disparaisse dans le cadre de la porte refermée. 

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