Tous les mots absents, ceux qu’on n’a pas, ceux qu’on ne peut pas, ce roman en est riche.
C’est un folio un peu jauni par la nicotine, un livre qui lui appartenait sûrement. J’avais dix-huit ans ou vingt ans, et j’ai trouvé dans ces pages ce vide qui était en moi. Plus tard ils attendront du personnage principal des mots, comme si les mots pouvaient donner la vie. Qu’est-ce que les mots peuvent faire face au vide. Je l’ai relu, il m’a coupé en deux, encore, je le savais avant de le relire. Je m’infligerai de nouveau un gentil hara-kiri dans quelques années. J’ai découvert avec ce roman la tristesse des soleils du sud, je les présentais avant de les lire. Pendant de nombreuses années, à chaque fois que je croisais ces regards particuliers, je pensais à ce livre, je cachais ma jalousie, la cicatrice au ventre me grattait, je souriais pour faire bonne figure. Je ne sais pas ce que les autres voient dans ce livre, est-ce que ce livre fend les autres lecteurs en deux, d’un grand coup de sabre, est-ce possible si la vie ne vous a pas montrer le vide des mots, est-ce qu’ils ne voient qu’une histoire, juste un roman. Je n’ai jamais offert ce livre, il faudrait offrir avec : les mots qui vous coupent en deux.
L’image du sabre qui crée du vide m’a saisie alors que je venais papillonner chez vous et humer l’air frais de ce nouveau cycle. Merci pour ce saisissement 🙂
Merci pour cette image, pour ces mots qui s’affichent comme ce qu’ils peuvent être – définitifs.
C’est parti ! Quelle entrée en matière, ultra motivant.
Cher Laurent, cela donne tellement envie de savoir de quel livre tu parles. A bientôt.
Merci, je n’aurais pas écrit le même texte s’il aurait fallu dévoiler le nom du roman. Le temps n’y fait rien, certains mots sont impossible à comprendre pour moi, ce ne sont que des lettres, il faudrait que j’ai une baguette magique.
« il faudrait offrir avec : les mots qui vous coupent en deux » comme c’est juste. Certains livres ont ce poids-là. Les offrir ou les prêter n’est pas un simple cadeau mais aussi un engagement
Qu’est-ce que les mots peuvent faire face au vide, et pourtant qu’ils sont puissants
les mots coupants j’aime ce titre. Etre éclairé et blessé tout à la fois. ce roman qui découvre la tristesse des soleils du sud. Porter la cicatrice d’une lecture. ( est-ce possible si la vie ne vous a pas montré le vide des mots ?) . Merci.
Très fort, ce texte, et oui les livres agissent parfois comme des révélateurs « et j’ai trouvé dans ces pages ce vide qui était en moi… »
à la fin de l’atelier, j’aimerais beaucoup connaître le titre du livre
je lutte contre la tentation de retrouver le sabre dan le livre… juste réagis à la force de l’image