partir est déjà une grande affaire – ne parlons pas d’arriver | pourtant. Oublier un centre, quitter : le vrai voyage n’est pas spatial | contre les chaînes | les visages | les mots dits qui retiennent | les nœuds qui | arriver et ne rendre compte qu’aux étoiles et aux ronces | arriver, à quoi | regarder par dessus son épaule : les démons ne tardent jamais longtemps | à toucher la rive qu’arrive-t-il | qu’est-ce qui sur la rive fait signe pour qu’on ait pu larguer l’amarre | où qu’elle est la poétique du voyage | arriver, être encore dans le pli du mouvement : plus là-bas, pas encore ici | on est encore personne | un point dans l’interstice | au milieu du gué | la farce de l’exotisme qui de loin grimace | qu’apprend-on à sans cesse arriver dites | on pense à la personne qu’on sera ici | qu’on méconnaît encore comme le parfait étranger | le sosie inconnu qui bientôt | l’ indélébile étranger pour les autres | c’est tout cela qui tourne dans sa tête tandis qu’il arrive au bord, trace nouvelle, peut-être rêve-t-il d’un nouveau rivet.
Peut-être le texte se concentre-t-il autour de cette expression : le pli du mouvement. Pourtant il se fige sur le dernier mot. Quel déploiement possible encore après ? Quelle nouvelle contraction de l’accordéon? On attend donc.
oui ! par contre il va falloir tenir la longueur avec cette décision formelle, ça donne un beau défi supplémentaire !
admirative devant ce texte étrange ou étranger à la ville ou dans la ville
attends la suite avec impatience
Merci de votre retour Danielle.
« arriver et ne rendre compte qu’aux étoiles et aux ronces » Beau!
Merci Nathalie.