Il est venu seul, trente minutes depuis la maison d’un chemin droit, à passer d’une ville à l’autre sans que la moindre différence ne se manifeste, et aller bien plus loin encore que son école, bien plus loin qu’il n’est jamais allé, à s’efforcer de ne pas trop penser mais trop penser quand même à ce qui l’attend, toutes ces nouveautés, nouvelles personnes, nouveaux lieux, nouvelles habitudes, nouveaux apprentissages, et nouveau chemin, il est très excité, ses jambes vont plus vite qu’ils ne voudraient, sont plus pressées encore que lui, à longer des immeubles inconnus et des murs de pierre mettant à l’abri des propriétés secrètes jusqu’à la bâtisse énorme, grise, martiale campée derrière de lourdes grilles. Tellement énorme qu’elle ridiculise ses jardins proportionnellement minuscules et les faux antiques érigés dans ses parterres.
L’entrée principale avec ses lourdes portes de métal n’est pas accessible aux élèves, sa sœur lui a expliqué par où entrer. Il faut descendre la rue tout du long de l’aile ouest et prendre une porte bien plus modeste. Une fois dans l’enceinte, sa tête tourne un peu et il ne se rappelle plus de rien. Il peine à croire qu’il sera un jour familiarisé avec ces lieux gigantesques. Le rendez-vous est sur un terrain de basket, il ne sait pas bien à quoi ressemble un terrain de basket. Il se perd dans le stade qui le laisse médusé, avec ses deux terrains de handball qu’il prend pour des terrains de foot enlaçant une piste de course d’au moins… il n’en a aucune idée ! deux portiques de cordes, plusieurs aires de saut… De sa toute petite voix, il déteste sa toute petite voix, il se renseigne auprès d’un élève grand comme un adulte, un brin moustachu et manifestement très à l’aise, pour ainsi dire comme chez lui dans ces lieux écrasants, qui l’envoie de l’autre côté d’un péristyle, sur les terrains de basket donc, il y en a trois tracés sur un sol rouge brique. Et réparti sur les trois, le rassemblement de tous les élèves entrant en sixième, ce qui fait un grand nombre d’élèves. Il finit par reconnaitre avec soulagement un ou deux camarades de l’école primaire et glisse un regard craintif sur les nombreuses et pépiantes fillettes.
Je vois que je ne suis pas la seule à avoir tout juste fini la proposition #1 😅
Blague à part, cette entrée au collège, ça me parle, c’est tellement un âge où l’on va chercher à toute force à entrer dans la norme (en vain !)
Merci beaucoup Catherine 🙂
Merci de votre lecture Sophie, quant au retard, il se poursuit, du mal à suivre, pas vu les zooms, complètement à la traine, beaucoup à faire par ailleurs, c’est comme ça.