On est tous au salon les yeux rivés sur l’ECRAN dès le coup d’envoi du match il n’y a plus que L’ECRAN et tant pis pour les miettes de chips dans le tapis quand on ne regarde plus que L’ECRAN comme les miettes de biscuits mangés plus tôt devant les dessins animés à L’ECRAN tandis que pour l’heure le plus excitant se déroule encore à L’ECRAN ça en fait du temps passé devant tout vert qu’il est actuellement L’ECRAN avec cette herbe qui le remplit entièrement L’ECRAN et dessus les joueurs qui courent et qu’on suit à travers L’ECRAN quand déjà il y a un gros plan sur l’arbitre sifflet dans la bouche face à L’ECRAN en contrechamp le capitaine qui fait signe que non à L’ECRAN le carton jaune brandi en plein dans L’ECRAN et le joueur qui se tord par terre au milieu de L’ECRAN non décidément il ne faut pas quitter des yeux L’ECRAN il pourrait se produire une action qu’on rate à L’ECRAN si on ne regarde pas toujours L’ECRAN mais plutôt le tapis les miettes ou le chien en bas de l’ECRAN lui qui aussi regarde l’ECRAN il suit le ballon des yeux sur l’ECRAN aurait envie de courir après dans l’ECRAN mais comprend bien que le ballon est de l’autre côté de L’ÉCRAN voilà rien que de regarder le chien qui regarde l’ECRAN et on va manquer de voir un but crever l’ECRAN car justement l’attaquant court en diagonal de l’ECRAN vers son coéquipier déjà dans le coin inférieur de L’ECRAN près des cages qui quadrillent en blanc maintenant L’ECRAN sa passe est décisive ça se voit à l’ECRAN mais l’autre est hors-jeu non ça se voit pas à l’ECRAN envie de balancer le bol de chips sur L’ECRAN où toutes les subtilités du match se voient pas à L’ECRAN car il est trop petit L’ECRAN il faudra le changer L’ECRAN en tout cas agrandir L’ ECRAN pour mieux tout voir à L’ECRAN même depuis le fond du canapé L’ECRAN tout ce qui se passe à L’ECRAN les soirs de match dans L’ECRAN où on est tous devant L’ECRAN où on est tous au salon.
J’aime beaucoup, la ponctuation L’ECRAN marche bien, en lisant votre texte j’ai enregistré le mot et au bout de trois lignes je ne le lisais plus, mes yeux sautait le mot et mon cerveau prenait le relais pour donner un sens à la phrase. Certains passages du texte la fin notamment peuvent se lire sans L’ECRAN…
Merci de votre lecture! L’exercice, mais comme toujours avec François, était très chouette à faire, à tenter, effectivement, de produire des sauts et des rythmes obsessionnels au sein une narration.