Gabriel Orozco. ‘Boulder Hand’ 2012
https://www.youtube.com/watch?v=6EVWN0uWmZE
« Ma pierre préféré, c’est le caillou. »
Elle, depuis l’enfance. Et perdue.
Elle est là et n’est pas là. Penser que je l’ai égarée. Elle ne peut qu’être quelque part. La maison dissimule mais ne vole pas, dit l’adage. La maison est convoquée dans l’espace intérieur à volonté, mais des replis, des bulles d’espaces s’érigent en secrets.
Il me faut ces phrases pour la retirer de l’oubli, pour qu’elle invente maintenant son souvenir en moi.
Pas de mots pour la couleur, pas de mots pour la forme, pas de mots pour le toucher.
Jamais je ne l’ai nommée. Jamais je ne l’ai montrée.
Dire : tu as une pierre.
Dire tu a une pierre.
Sa place dans la poche. Sur la table. Entrer : être dedans. Vaisseau. Chambre devenue monde à explorer : Falaises, Plateaux.
Rapetisser jusque à être inaccessible.
En gorge : imaginer l’étouffement.
Je l’ai écrite un jour, déjà.
Mon père s’appelle Pierre. Mon premier fils s’appelle Simon.
Elle me survivra.
Beaucoup aimé ton approche avec ce texte et aussi les replis et les bulles qui s’érigent en secret… Pierre, un prénom qui m’a toujours fascinée de cette phrase, tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon église, ce que cela fait au corps de celui qui porte ce prénom… Merci, Tristan.
ton texte si singulier qui touche on ne sait comment, qui parle et cette fin avec le père qui porte le nom de Pierre
merci vraiment Tristan
je m’en vais d’ailleurs le relire…
(et bien désolée de ne pas avoir pu participer au dernier zoom manuscrits, un des rares pour lequel je n’étais hélas pas libre)