Regarder vers le haut oui mais regarder d’en haut, ce n’est pas quelque chose de commun. Si l’on se prête au jeu d’une divinité voyeuriste voilà ce qu’on verrait.
1- Le regard se perd pour commencer à droite, qu’y-a-t-il ici digne d’intérêt…beaucoup d’herbe, peu de choses à en dire de cette herbe. L’exercice est lassant.
2- Le regard est maintenant attiré par une habitation où il semble y avoir du grabuge. Une dispute entre deux hommes, l’un brandit sa fourche, l’autre pointe du doigt un animal mort gisant sur le côté. Quelle va être l’issue de ce litige ?
3- Le regard, à force de voir, aperçoit à quelques mètres un petit garçon caché dans les hautes herbes. Il semble contenir un rire. Les fourmis lui auraient-elles fait une blague ?
4- Le regard commence à s’amuser, qu’y-a-t-il plus loin ? Le champs s’élargit. Au loin un véhicule labourant des terres, menant le véhicule, une dame qui n’arrête pas de soupirer, elle est habillé en bleu, cela fait ressortir les cernes sous ses yeux.
5- Le regard en veut plus, le champ s’élargit de nouveau. Il y a une rivière coupant en deux ce tableau de plus en plus fascinant. Dans le lit de cette rivière, une jeune femme allongée, paisible, elle tient une rose dans les mains. Et de ses yeux grands ouverts, elle semble regarder vers le haut. Comme c’est étrange de se sentir épié de la sorte.
En observant, on se sent si important, et si insignifiant en même temps. C’est un exercice satisfaisant, et en même temps terrifiant.