Je grimpe sur l’échelle et atteins enfin la cabane. Je suis vraiment curieuse de découvrir la cabane des voisins ! A l’intérieur, des photos sont placardées sur les murs. On retrouve d’un côté les femmes et de l’autre les hommes. Mais parmi elles seulement deux sont en couleurs. Une femme nommée Catarina et un homme Igor. Pourquoi Matilda cache-t-elle ces photos ? Je m’assois sur le fauteuil délavé et aperçois alors une petite boîte. Celle-ci contient une carte de la Russie ainsi qu’un billet de train à destination de Moscou. Matilda souhaite-t-elle faire un voyage en Russie ? Décidément elle me semble très attirée par ce pays. Un rayon de soleil traverse la cabane et quelque chose scintille sous le plancher. Je soulève la latte et découvre un œuf. Il est d’une taille importante et serti de diamants. En le manipulant, « un clic » se fait entendre et l’œuf s’ouvre. Un petit mot est glissé là. Je ne peux le déchiffrer mais je suis persuadée qu’il est écrit dans une langue de l’Est comme le russe par exemple. Tout à coup, une branche craque et je me fais toute petite derrière le fauteuil.
Tout à coup, une branche craque. Mais quel félin fait craquer une branche sur laquelle il est ? Rah ces humains, toujours aptes à nous engrosser comme des poulets. M’enfin, la pâté, c’est plutôt bon, pensais je ne me léchant les babines. Mais c’est pas l’heure de penser à manger, j’ai pas suivi la fille de mes maîtres jusqu’ici pour rien. Je bascule mon poids sur mes pattes arrières, prends un peu d’élan et atterris lourdement sur le plancher. Pas de signe d’elle, mais de son passage, si. De ce que je peux voir sans me tordre le cou, il y a une boîte est étalée à terre, déployant ses victuailles, une planche surélevée par rapport aux autres et un bout de tissus bien familier qui dépasse de l’arrière du fauteuil. Allez, puisqu’il faut tout faire soi-même, je vais la faire sortir de sa cachette… « Miaw ! »
Matilda souhaite-t-elle faire un voyage en Russie ?
Oh oui, j’en rêve et ce depuis que je suis née. Traverser Moscou dans la brume, miroiter au soleil devant la cathédrale Basile-le-Bienheureux, admirer chaque couleur flamboyante de ses nombreux dômes, manger des blinis en écoutant les chœurs de l’armée russe, oui c’est ça que je veux. Laissez-moi flotter dans l’aura Russe, me baigner dans la Volga, embrasser le vent, laissez-moi partir là-bas, chez moi.
Tout à coup, une branche craque et je me fais toute petite derrière le fauteuil. Matilda rentre et me voit. « Je te savais curieuse mais pas capable de grimper dans ma cabane ! » Toute timide, je reste dans mon coin. « Alors petite coquine, qu’est-ce que tu es venue faire ici ? » Incapable de répondre et trop honteuse, je la laisse me parler. « Bon, à ce que je vois, tu as découvert mes trésors. Dis-moi, tu as perdu ta langue ? » Aucune réponse de ma part. Alors, Matilda se mit à raconter son histoire. Elle m’expliqua : La Russie, Igor, Catarina, le billet d’avion, le garçon qu’elle avait rencontré à Moscou, l’amour qu’elle ressentait pour lui, son envie de le rejoindre. Il lui avait offert un œuf dans lequel il avait glissé un mot : « Я люблю тебя. Sais-tu ce que ça veut dire ? » Je fis non de la tête.