Pourquoi lui ?
Puisque la question est posée, je dirai que je n’en sais rien. Peut-être que je l’ai pris en main parce qu’il était petit et fin. C’était un format poche.
Où alors peut-être était-ce parce qu’il y avait un dessin sous le titre. A l’époque, c’était rare pour un livre des rayons « adulte » de la bibliothèque pour lesquels seul le titre et l’auteur apparaissaient sur la première de couverture. Car c’était dans une bibliothèque, de ça je suis sûre. Celle du centre ville à Toulon pour être tout à fait précise.
Par contre je n’arrive pas à me rappeler comment je pouvais me trouver dans ce haut lieu de la littérature aussi régulièrement. Car je m’y rendais presque toutes les semaines. Pas avec ma mère qui s’occupait de ma jeune soeur et de mon petit frère, à l’époque un nouveau né. Probablement avec mon autre frère, l’aîné. Lui il aimait les BD, moi-aussi. Mais je prenais aussi des livres.
Je lisais beaucoup, je devais régulièrement renouveler mon stock d’emprunts. Étonnamment j’étais libre de choisir ce que je voulais. Pas de censure, si ce n’est le poids du sac sur le trajet retour, à pied, jusqu’au flanc du mont Faron. Pas de contrôle parental à l’arrivée à la maison non plus. Je pouvais dévorer n’importe quelle oeuvre, si mon appétit le supportait. Je me souviens parfaitement d’avoir caler en quatrième sur les travailleurs de la mer : dans le délai du prêt je n’ai pu lire que la préface.
Un livre léger donc. Un titre qui me parlait, j’avais vu le dessin animé. Du moins je le croyais. Pourtant ce n’était pas du tout la même histoire. Ici la trame était connue. Le style lui s’adressait à des adultes. Le texte était beau, pour la première fois j’ai eu envie de le lire à haute voix. D’ailleurs, c’est ainsi que je l’ai fait découvrir à mes enfants des années plus tard lors de long trajets en voiture. Par moment la légende au coeur du récit faisait des incursions dans le présent, et j’acceptais ce fait étrange. L’histoire m’emportait plus qu’aucune autre avant ce jour .
Le genre par la suite a été nommé : Fantastique. Ce premier livre l’était dans tous les sens du terme.
pas de censure… la liberté ! et la transmission. ça parle !