Eau qui sépare. Qui me sépare. Moi qui vit sur une île. De mon ancienne vie. C’est des paquebots des avions de fer qu’il faut pour quitter ce pays. Ce pays brûlant. Dont le centre est un désert. Des gens y vivaient presque nus. Mangeant mouches et larves. Sous un soleil de plomb. Chantant à leurs pieds où aller. Je ne sais rien du désert vivant de mon île. Cœur ancien. Tatoué dans sa chair. Et ensanglanté aussi. On les disait presque pas humains. On les disait partie de la faune et de la flore. On les tirait à bout portant. Comme des animaux. Moi qui vit au bord de l’eau. Attendant le prochain avion le prochain bateau.