Au Bar du Matin, un jeune homme est assis devant un café, plongé dans plusieurs calepins noirs. Il est vêtu d’un costume gris foncé à fines rayures noires et d’un pull-over noir, il porte des chaussures en nubuck noir à lacets blancs. Son visage est fin, ses traits sont réguliers, ses cheveux sont châtains foncé coupés court. Perdu dans ses pensées, il écrit. D’un calepin dont les pages blanches sont couvertes d’une écriture noire, il recopie à l’encre noire du texte dans un autre carnet à couverture noire. Il ne prend même pas le temps de boire son café. Il brasse, malaxe le peu d’informations dont il dispose et finit par obtenir une pâte grisâtre, presque noire, noir cendre. Il n’en a pas l’air comme ça mais c’est un poseur de questions, il est discret, ne s’adresse à personne, ne regarde personne, front plissé, il ne lève pas la tête de son calepin, il a besoin d’être là, de ressentir le lieu ou plus précisément de se ressentir lui-même, dans le lieu, lui îlot noir au milieu d’une mer où s’étend un archipel coloré, il couvre ses pages blanches de questions. Même s’il ne voit pas le lieu, il sait qu’il a besoin d’être ici pour poser les bonnes questions, c’est le lieu qui lui inspire les questions. Chez lui à son bureau ce ne serait pas pareil, il habite rue d’Orient, il y a loué un appartement à cause du nom de la rue, il a couvert des carnets entiers de questions à propos de l’Orient et n’a jamais trouvé de réponse, mais il n’en a cure, il n’est pas un chercheur de réponses. Ce matin quand il s’est levé il a regardé par la fenêtre, il a vu un énorme nuage noir obscurcir le ciel un bref instant, il a compris immédiatement que quelque chose s’était produit.
A-t-il noté sur son carnet une question sur ce gros nuage ? j’aimerais pouvoir me pencher au-dessus de son épaule pour peut-etre en savoir plus sur lui. Merci
Amusant, mystérieux, poétique. Et des questions en noir et blanc qui surgissent. Merci