Ce n’est pas gai. Mais mon cher, le bonheur n’est pas gai. Bribes de cinéma. Le Plaisir. C’est peut-être ce qui sera retrouvé, à la fin, à la recherche du plaisir perdu, mais sans temps. Pour l’instant le plaisir n’est plus. Quête insoluble ? Ce n’est pas une trame tout confort avec générique, personnages, action, perturbation, résolution. Non, c’est une ligne à sursauts, corde à sauter malmenée, sans fauteuil dans lequel s’installer. Ce n’est pas le bonheur, l’illusion s’est évaporée depuis longtemps, ça fuit dans les réservoirs. Pas de happy end -pas plus que de happy few- les fins heureuses n’existent pas, pas plus que les lecteurs sélectionnés, triés, classés. Lit qui veut, sans attente, sans attendre, sans savoir. Ce n’est pas un voyage, on reste là, au creux d’une assignation : le coin. Un être-là sans horizon, sans utopie, sans rêves. Non, pas de bagages, pas de transits, pas de vitesse. Ralenti. Ce n’est pas un tableau non plus, on y avance, doucement, pas très sûrement, péniblement, fardeaux lourds et invisibles. Ce n’est pas une thérapie non plus, il y a des lieux dédiés où s’épancher, où faire couler son moi. Ici, pas de coulures, sauf sur les murs, ceux du coin, qui recueillent, impassibles, les éclaboussures de sang, de sueurs et de sperme. Des murs fourre-tout. Ce n’est pas la grande braderie, la foire du village, la fête foraine, non. Pas de fêtes : étouffées par les mélancolies qui les vivent du dedans, les sapent du regard, les démontent, chapiteau par chapiteau, avec les scies des cœurs mis à nus. Eh bien, paresseux ! tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Oui peut être que c’est cela, garder la scie ou lire des livres. Julien avait choisi. Ici, pas de choix, les livres, les scies et les coins se côtoient. Ce qui en restera ? De la sciure sur les étagères, des rondins mal alignés, des volets en bois aux gonds rouillés, grinçant quand on les ouvrira, des mains gelées aux doigts coupés, des bouts de peaux écorchées, là, au coin.
Ravie de te relire Marie-Caroline…
Oh merci Clarence! Ravie de retrouver des commentaires encourageants!