Il regarde cet espace découpé, de l’intérieur arrivent plusieurs mélodies ; des traces de pas, sur le béton des inscriptions, quelqu’un vient de passer par ici, il se retourne, une voiture arrive lentement. Elle s’arrête à 100 mètres. Le conducteur ne descend pas. Le moteur continue de tourner. Le conducteur attend, l’homme marche, fait le tour du bâtiment, quand il revient une mallette est déposée à la place de la voiture qui a disparue. L’homme s’approche, attend, cherche des yeux quelque chose ou quelqu’un, il ouvre la mallette. Des photos, des revues – des magazines – des années 50 – 60 – 70, des photos de personnages, il cherche un texte, il trouve des cartes de visites, il ne sait pas quoi faire, il pense à cacher l’objet sous des feuilles, il voudrait faire disparaitre la mallette; il attend encore et s’attend à ce qu’une apparition vienne lui dire quel est l’objet de sa mission, il attend une créature habillée en blanc, se rapprochant doucement de lui, venue d’ailleurs, des arbres, mais les fenêtres sont condamnées, si tu tourne la page du livre … Il sourit, elle s’est métamorphosée, elle porte une robe évasée, elle est glaciale, elle le regarde de haut, elle là depuis toujours, elle a toujours était comme ça fermée, mais vivante, des images se superposent sur des calques,des dessins, un plan de l’intérieur du bâtiment : la table, l’armoire, un coffre, quand un visage apparait très précisément et qui lui parle – il le reconnait, il arrive même à le nommer, c’est un proche, : « Tu peux parler ! Toi aussi !! » lui dit l’homme et il lui sourit aussi. Il entend chuchoter, c’est ici qu’elles se rencontrent et non plus comme avant dans les bois : ici anonymat garantit, la mallette attend quelqu’un, si tu t’en approches…. Ils reviendront, ils le sauront. Il se retourne vers la source des chuchotements, il ne voit rien, Il panique, cherche encore un endroit sûr où cacher la mallette, il crie de toutes ses forces, les buissons bougent, des oiseaux affolés s’envolent. Si seulement, il avait un livre avec lui, un récit ; il pense à un autre récit, celui d’un passage de C…il a oublié le titre à présent…Ce récit mène à celui-là – le récit où une fée se serait trompée de train, on dirait qu’elle aurait pu aussi bien arriver ici… . Elles se sont réfugiées ici, il pense au feu, à leur enfermement dans une tour de guet, sans doute pour les chasseurs, il ne sait encore rien, il se dit « je ne sais rien, les photos ne racontent pas une histoire… je ne sais rien… ils ne reviendront pas »…. Il prend la mallette, «Je recommence à marcher, je marche, je m’éloigne doucement, je leur rendrais ces histoires …s’ils reviennent».
« ils ne reviendrons pas »
c’est pour ça que je tiens à mes fôtes, mais quand même, elles sommes pas toutes aussi bien faites.