Un parc naturel dans les Vosges du Nord, une cabane dans les bois, sans fenêtres, des barreaux en métal, pour les chasseurs ou prédateurs ? Rouille comme le caméléon elle disparaît à travers boue. L’automne a désossé les arbres. Des branches fragiles, de jeunes troncs barrières. Un repère de jeunes aux abois, le samedi soir la fumée envahit l’habitacle, ils soufflent sur leurs doigts pour dégeler l’air. Parfois ils proposent aux filles, est ce que tout est consentant ? Une fois prises aux pièges, l’issue se heurte à la raison, l’alcool trépigne sur les sexes, ils se dressent sauvages fouillent sans permission. Est-ce que tout est désaccordé ou juste le rythme, l’absence d’envie véritable. Les cheveux sentent le shampoing frais, les peaux le parfum, à travers les rires le non ne s’entend pas, peut-être ne se prononce pas. Les corps s’échappent et n’en parleront pas. La honte d’avoir suivi, d’avoir participé, d’avoir été là. La nausée sur les vêtements, dans les pas semblant légèreté.
2018_Hiver_Béton_Outre-forêt