l’image maternité installation figée du bébé qui serait interchangeable la peau ne compte pas les cheveux ne compte pas les parents non plus c’est un bébé dans une mise en scène identique donnant indice sur les années réalisées la couleur les habits seuls déterminants du temps qui passe du temps qui fige sophie survivante sera dans le berceau des enfants de ce bébé-ci sophie et ses taches sophie et son bruit mâchouillé décennie derrière malgré le blanc de l’hôpital on voit le papier peint orange marron des appartements année 70 vestige de couleurs d’odeur la cigarette sur les peaux un bébé manipulé pour la postérité qui ne ressemble encore à personne tout fripé de sa sortie ventre et pourtant déjà appartenant
boucle brune anglaise diront les puristes des mots précis souligne crépus devenue savez-vous que la nature change chaque dizaine environ? une petite fille n’en doutons pas un carré brun des yeux sur poupon figé sur album figé dans cadre la femme passera devant ces photos qui font légende enfantine à chérir des images qui ne disent rien des tourments parce que l’enfance dit vous vaquez entourés faux crie la petite-fille leurre de croire en l’innocence cruel le passage souterrain des corps grandissants plus ou moins selon l’étendue famille plus ou moins gâtée la petite fille la seule fille après tripoté garçons plus tard d’autres viendront la première compte fort match chair la préférée chuchotée la préférée tordue passage les yeux tendres débordent sur poupon apprenant que l’amour gifle au passage
Elles se déguisent et spectacle du soir si l’enfance suit court vient ce moment travesti devenir autre se donner à le temps d’une chanson s’époumoner semblant gorge déployée semblant peut-être la petite fille ne sait pas encore ne devine pas tout_ comment deviner_ elle a juste l’espoir des caresses encore appropriées des baisers histoire du soir sains et son imagination débordante toujours joyeuse son chat noir affalé sur papier donnant l’affect doux avant le ravage des mains la petite fille joue à être une dame un Pierrot triste un chat ou un clown joyeux
derrière les yeux rage silence je ne sais plus seule les images disent il y a eu ce monde décliné ces appartements successifs cette vie continue malgré le poisseux des corps disharmonieux elles disent à un moment les sourires s’effacent une fois que l’on sait on interprète mais avant on regarde on puise on tente compréhension en soi pour découvrir l’autre est-ce l’inverse?
Le temps des selfies portable venu capturer l’imposture dire celui qui va bien montrer au monde la vie chaude plus personne ne prend l’adulte devenu surtout la mère comme si une gomme sur la femme pour laisser exister l’enfant pour être à son avantage il faut s’auto réanimer s’autoréaliser alors on tente d’apparaitre comme on veut pas tout à fait comme au réel une mise en scène réitérée faisant frémir ceux qui voit qui crois que mieux chez l’autre le sourire figé les rides qui apparaissent les cheveux blancs premiers signes elle en appelle d’autres qui aurait cru avant qu’elle s’implorerait vieille sans apparat parce que rien ne compte plus que soupirer fort toujours grand face temps trop pleine de raison elle s’enlise meilleure alors le temps doit laisser l’espace à doit pour résister la perte roc la marche regain une barque sur la ligne entre vent et vagues agrippe la morsure du sel sur le bois croque les recoins et mes yeux sous lumière font face à l’image inversée serait-ce l’ultime territoire que de tenter d’emprisonner nos visage? l’image reste insensible au temps et racontera ce que veut a qui dira plus tard cette femme ci a qui dira l’histoire alors les carnets photos s’inscrivent pour grâce pour la suite pour l’autre pour dire au-delà pour innocenter les vivants les couleurs moins tragiques raviront le passé et s ajusteront aux regards
il y a toujours l’invisible à traquer l’arrogance à masquer
Le chat a changé il est gris rayé les comportements s’assemblent tantôt indépendant tantôt collé ventre le chat sait l’amour contenu dans les mains ne se trompe pas maintenant il faut apprendre aux enfants a inspirer cœur collé
Que c’est beau cette écriture fluide. Merci.
Merci Bernard du passage lecture notes. Un plaisir!
Bonjour Jen
On se laisse porter par la houle de ton texte ample qui déploie des photos d’enfance chargées. Beaucoup d’affects. De la souffrance en toile de fond. Merci pour ce beau moment de lecture !
Merci Fil comme toujours de me lire de déposer mots.