chaleur écrue de juillet, quand pas un nuage à ras de ciel qui tombe en torpeur sur les épaules de Diane au cou ployé, penchée sur le viseur du Mamiya – à l’ombre de son front les sourcils bruns allongés en deux ailes fines et déterminées envol sur le regard châtain qui fouille et fouine le cadre du viseur du Mamiya – trop de contre-jour la lumière aveugle la lumière tue l’image assèche la rue et Diane pleure de lumière et elle n’aperçoit pas l’enfant de l’autre côté de la rue tentant du haut de ses huit ans de la prendre en photo avec le Polaroid pris dans l’armoire de ses parents c’est si facile on déclenche la photo arrive de suite éjectée de la boîte noire langue mince d’une fraction du réel de cette portion de la rue où cette femme penchée courbée sur son appareil lourd et obscur chasse les ombres rares des passants en face du drugstore, elle est fatiguée pense l’enfant, elle est trop courbée mon Dieu on dirait qu’elle va tomber !
Bonjour Isabelle
Merci pour ce beau texte où la photographe photographiée m’évoque Diane Arbus.
Oui Fil, merci, c’est Diane Arbus, dont j’apprécie beaucoup le travail.
Intéressante cette inversion des rôles, et ce mélange subtil des voix.
Merci Perle de votre passage.
Beaucoup aimé les regards de ces deux photographes, et toute la place de la lumière si bien décrite.
Merci Isabelle.
Bonjour Isabelle,
Un contre- portrait de la photographie même, regard d’artiste contre regard d’enfant, pour nous faire voir. On en est !
très beau ce regard photographique croisée, une pro et un enfant innocent