À gauche jouxtant la mairie qu’on voit, la rue avec la grande bâtisse communale, qui reste hors champ. Cinéma. Spectacles. Foyer rural. Salle des fêtes mille neuf cent trente-cinq. Rebaptisée Pôle Culturel. Repeinte en rose et bleu pastel. Dans la mairie une pièce étroite. Plus une petite cuisine. Ordinateurs cafetière affiches boîtes de CD classeurs banderoles. Les bureaux du festival. Musiques danses poésies cinématographies expérimentales. International hyper-rural. Petite équipe au rez-de-chaussée. Locaux municipaux. À disposition. Les trois fenêtres à gauche de l’entrée. Des couloirs à l’intérieur relient mairie et salle des fêtes. Gestion préparation toute l’année. Quelques actions au fil de la saison. Publics spécifiques ou empêchés. Directrice artistique inflexible. Prend des risques dans la programmation. Choix sur le fil du rasoir toujours à la limite supérieure. Exigence. Magie de la mise en contact. Rencontres improbables fulgurantes explosantes-fixes. Japon Australie Europe France Amérique Afrique. Improvisation libre considérée comme l’un des beaux-arts. À la croisée des folies créatives du monde entier. Trois jours d’ébullition acoustiques-électriques. Le festival Densités. Se tient dans cette salle des fêtes de village imposante redécorée chaque année. Collectif de plasticiens lillois et hirsutes. La rue est coupée. Réservée aux allées et venues de l’équipe, des bénévoles, des artistes et des festivaliers. Pavoisée. Fanions calicots guirlandes lumières. Une fois que les camions du matériel de scène sont déchargés. Quatre cents personnes se croisent au bar et dans la salle pendant la durée du festival. Une petite vingtaine de spectacles. Des installations-expositions. Des performances dans les rues. C’est la fin d’octobre. Les arbres n’ont plus de feuilles. Le premier week-end des vacances de la Toussaint. L’heure va changer. Dans le bureau de la mairie on établit les cachets des artistes au fur et à mesure. Beaucoup de musiques d’aujourd’hui. Ultra-contemporaines. Fabriquées dans l’instant même de leur production-profération. Le village se met à vivre. Les habitants du cru stupéfaits. S’aventurent quand même. Au moins pour le bal de clôture. Fin du festival. La salle des fêtes retrouve son visage coutumier. Hors champ à gauche de la mairie de Fresnes-en-Woëvre.
Mots-clés : 2019, Frontal, Automne, Administration, 1919-1945, Woëvre
Là, où tout se passe hors champs, où les choses se groupent pour former le réel. Ou l’apparence du réel.
Merci beaucoup Perle pour ton message ! Avec ce texte, j’ai un peu l’impression d’être moi-même hors champ…