un verre d’eau et la pluie flairer à travers capturer dedans par-delà l’image déformée l’œil poussière le verre distend les taches colorées flottent bordées de lumière elles observent et brisent les larmes derrière des vivants passent sous l’eau ils s’agitent le flou des êtres importe peu à l’œil il saisit ce qui pulse corps les jambes sont siennes les fesses les muscles l’errance sanguine de celui qui ne va nulle part pourtant se déplace parfois court des parapluies colorées percent le monotone des villes pleine d’eau des bottes d’enfants explosent joyeuses déguster la pluie comme l’enfance confiture sur les joues saisir ce qui palpite racine et s ensevelir d’eau peu importe les cheveux peu importe les vêtements collent peau peu importe la saveur neuve de celui qui se souvient du sucré des sourires courses sous orage
et puis un goéland m’observe de face de côté tourne le dos je m’approche pour entrer dans son regard il a peur que voit-il qui m’échappe il prend vol les ailes décoincées les pattes prêtes il questionne le mur prend appui et disparaît lentement dans le gris des vagues je n’aurais pas de réponses
un port assailli de claques sur les roches l’odeur des pas mouillés sur le sol décline une histoire d’avant l’homme si tu n’écoutes que la vague tu trembleras de savoir l’érosion engraisse le sable les végétaux grignotent la gestion humaine finalement les installations apprécient le recul de la main d’œuvre il faut juste boire les saisons et s’attabler
le bruit s’attarde en bouche le sel force les résistances la salive a court chuchote sous cape tu choisis de marcher sous l’eau t’ensevelir du monde qui gronde sur ta peau plaqué l’amour à distance des êtres que personne ne voit rien n’est silencieux pourtant tu goûtes au calme la honte toujours sous les semelles de celui qui sait qu’il pourrait qu’il devrait
des hommes vivent ici monument classé vieilles pierres valorisées c’est beau mais qui décide l’importance le pêcheur au loin qui s’acharne seul est beau lui aussi il s’use plus vite que la pierre il mérite l’appellation autant que l’espace qui se dessine au loin il s’échine puis la mort la muraille restera et des hommes revendiqueront sa possession je ne sais plus ce qui est beau le bateau troué dit qu’il faut choisir ses combats
Bonjour Jen
Voilà encore une belle salve de textes poétiques qui emporte. Merci beaucoup !
Merci Fil de ta fidélité lecture toujours
beau titre…! (et le reste aussi remarque)
Merci Piero! Le titre compte et souvent je ne suis pas des plus habile pour les trouver:)
Bel enchaînement, comme un regard qui tourne sur lui même, les usages des pronoms sonnent juste, forment un ensemble qui nous fait tourner à notre tour, le passage de l’oiseau signature est très fort,
Merci Catherine pour ton passage et ton mot sur l’uasage des pronoms qui fait écho grandement au samedi manuscrit.:)
les mots portent loin, bien plus loin que l’image
et on ressent les lumières, les oiseaux, le bruit, les hommes à 360° autour du corps qui parle…
Parce que les corps parlent à travers les rives il faut transpirer à 360. Merci Francoise
beau, oui. et cet homme qui « s’use plus vite que la pierre », et cette basquitude qui traîne à la fois une mélancolie et une force.
Un petit séjour qui a en effet convoqué pluie et baignade chaleur et plénitude. Force que nos pieds qui nous porte loin! 🙂 Merci Perle
oui comme le dit Piero le reste aussi, et comme le dit Perle beau, oui…
Merci Brigitte de ton passage et message toujours un plaisir d’etre lu:)