Une masse noire brillante sous le flash avec son pare-chocs chromé, un pavé mal défini et une jambe nette accroupie le talon aiguille et et la bride rouge, plus loin une autre voiture blanche dégoulinante de lumière réverbère, en remontant la jambe, à peine visible, je découvre un ventre rond sous une jupe foncée relevée
Un pelage brun foncé tendance floue, quatre bouts de chair griffus qui s’écrasent sur le carrelage frais de l’entrée d’un immeuble et nets deux yeux globuleux marrons noyés dans une gueule écrasée où brille une vague écume
Deux ombres allongées qui se tiennent l’une face à l’autre tête penchée, le reste de la photo est saturée d’éclats soleil de fin d’après-midi, de l’eau, des arbres se tordent indistinctement, deux ombres se tiennent les mains, moment de confidences imaginé mais en regardant de plus près, les mains sont occupées par un smartphone
Les genoux du photographe au premier plan, le banc sur lequel il s’est assis pour se reposer et l’appareil qui prend la photo sans l’aval de son propriétaire, le pavement en petits carreaux, les pas précis des passants, leur mouvement arrêté la posture raide, les couleurs des vêtements se répondant les uns les autres comme à la parade
Pleine lune et le rêve fou de la prendre en photo, comme si c’était possible, je tremble, je tremble d’émotion et sur le ciel noir cliché elle n’est qu’une forme claire coulée, emportée dans un entonnoir qui laisse échapper quelques pixels brillants échoués sur le noir de la mer
Bonjour Michèle
Voilà des beaux textes-images volés à la volée. Juste la perception de l’appareil imaginée. Merci beaucoup !