Paysage bord droit de haut en bas l’arrière d’une cuisse en bas en biais le mollet au bout une basket en bas plus à gauche presque dans le prolongement du mollet mais loin très grand angle une tête rigolote de chien tu sais de ces chiens saucisse à très courtes pattes pattes qui semblent courir sur le bord bas de l’image la cuisse le mollet la basket la tête du chien sont net·te·s seules les pattes bougent le reste du cadre est vide ou plein de gris du macadam
je ne veux pas qu’elles sachent qu’elles vont être sur la photo face à face elles se regardent leurs corps occupent chacun un bord de l’image entre elles une machine ça pourrait être un grille pain posé sur le comptoir du SAV et beaucoup de papiers dans la main de celle de droite l’air un peu désemparé celle de gauche en a vu d’autres ça se voit on devine qu’elle sait comment ça va se résoudre petit sourire de réconfort je les ai regardées quand celle de gauche commence à lui dire tu j’ai appuyé l’air de rien sur le bouton de l’appareil photo posé sur le comptoir lui aussi on sait tous les trois tous les quatre l’appareil le sait aussi que celle de droite partira l’esprit tranquille
derrière le ton monte appareil bout de bras un tour clic cadrage en diagonale coin haut gauche dame fière assise l’air renfrogné coin bas droite deux femmes une le bras levé l’autre un doigt sur la bouche chutt en fond des ordis des ours en peluche coupe du monde un homme de noir vêtu talkie walkie oreillette regarde ça allez on se met du son madame on ne parle pas de politique dans un magasin d’électro ménager
une dizaine de têtes et de torses en premier plan sur le bord droit derrière eux gros logo ESG… une école plutôt des mecs un a les bras chargés de boites brunes pizza pour tout le monde la rue monte jusqu’à la place la statue dans le fond en haut de l’image est si petite alors qu’elle est immense silhouettes sur le trottoir tiens ça doit avoir un rapport avec trotter sandwiches rires sur la place on saura qu’il est midi passé
J’aime quand tes mots guident le regard du lecteur dans la description de ces photos imaginaires mais pourtant si concrètes. Merci Bernard.
Jean Luc, merci. Une vie passée à faire aller mes yeux sur et dans des photos, ça marque ! Bonne journée.
Bonjour bernard
Merci pour ces textes-images qu’on dirait arrachés au réel. Merci pour la fulgurance de ces photos-textes.
Bonjour Fil, Merci. Finalement peut être que la photographie n’ pas besoin d’images. Bonne journée,
Des images sans ponctuation pour nous les livrer, comme on appuierait sur le déclencheur de l’appareil photo sans s’arrêter.
Merci Bernard.
Ah, écrire sans ponctuation, ça emporte vers des images inespérées. On pourrait dire que la photo c’est mieux comme ça qu’avec des images … On pourrait ! Merci Marie.
Bonjour Bernard
lu avec plaisir tes mots continus qui nous poussent vers l’histoire racontée là (un peu de Nan Golding dedans on dirait…)
merci merci
Merci Françoise. C’est vrai que l’écriture sans ponctuation, ça libère. Je suis de plus en plus fan de cet atelier. Bonne journée.