De nuit. Juste deux yeux trop blancs et trop grands, le reste en dégradés de gris. Une silhouette, le museau levé, tête tournée, elle fixe le piège photo. L’extrémité de la patte avant gauche est flou, l’animal marche mais ne court pas, ses trois autres pattes sont nettes, comme il est de face, on ne voit pas la queue, dissimulée par le corps. Il a traversé le cadre suivant sa diagonale
Face blanche, deux lignes noires qui partent des oreilles pour aller jusqu’au museau en passant par les yeux. Ce qu’on suppose être les yeux, deux points plus brillants que le reste, beaucoup de grain, aucun détail pour le corps, les pattes se perdent dans les herbes
Tête baissée, mandibule inférieure décalée, il mange. Aucun détail dans la tête, les yeux, la bouche, couleur entre brun clair et grisâtre, herbes trop hautes pour en voir distinctement plus. Deux oreilles, grandes, presque aussi grandes que la tête, longues et larges. Immenses. Orientées l’une et l’autre de façon différente. Corps solide et musclé, longues pattes fines
Le haut des herbes penche. Elles forment comme un creux, un nid provisoire. Mais on ne sait pas qui est là, on ne voit rien, les herbes, perfides, le dissimulent tout en attestant de sa présence
Passage en V, juste deux ailes et le flou du battement
J’aime cette patience indicible de l’observation, de l’attente où ce qu’on espère laisse imaginer les possibles photos de l’animal pris au piège du photographe. Beau moment de lecture à l’affût ! Merci Juliette.
Le piège n’a de piège que le photo, tout en douceur et en bienveillance cette description animalière. Joli comme tout.