Les colonnes de camions, transports de bois, transports de tuiles, hôtel-restaurant « le macadam » une prison, la liberté des tournesols, les prés orangés, la vigne au verre du cognac, je me laisse bercer par tes lignes infinies, addiction au gris de l’asphalte, j’avance et tu avances aussi ; comment te rencontrer, n’aies pas peur je suis enfermée je n’ai pas les pieds sur terre, où vas-tu si vite, je n’arrive pas à te rattraper, je suis en mouvement, tu es là impassible et pourtant tu t’enfuis, j’avance vers toi, je désespère, tu tournes et je tourne aussi, je suis toi complètement toi, tu ne le sais pas, tu ne me regardes pas, tu me supportes, je vis tes soubresauts, tu te partages en quatre, il faut choisir, tu ne me laisses pas le temps, déjà je t’ai perdue, je ne te rattraperai jamais, je t’ai volé ton infini, ton triangle de nuages, tu ne fais que passer avec moi rien qu’avec moi, j’oublie tes bas-côtés, je disparais avec toi, je fixe mon œil sur la vitre du pare-brise, les moucherons sont collés, rien n’est lisse je te fige éphémère loin là-bas à l’horizon.
Entrer dans l’image, dans le paysage qui s’enfuit et tutoyer la route : une si belle idée du mouvement. Infini, sans aucun doute. Beaucoup aimé cette poursuite. Merci.
oui j’ai filé loin sur la route que tu as ouverte, « cette addiction au gris de l’asphalte », cet horizon sans cesse repoussé
et cette force de l’autre que tu désignes et ne parviens pas à rattraper…
il pourrait très bien être assis sur le siège à côté
magnifiquement poétique (beaucoup aimé moi aussi)