Ne pas laisser s’enfuir le regard.
Déjà le lavabo, laisser couler l’eau et voilà un visage qui se dessine, je tente l’expérience plusieurs fois.. Les escaliers, prendre le temps de photographier cette image dessinée par les veines du bois, patinée par d’innombrables pas du quotidien. La porte du four, miroir de ma cuisine, paysage éphémère au gré des mouvements des objets mouvants de l’environnement culinaire. Un jour de promenade arrêter mes pas, photographier des noyaux de cerises emprisonnés dans le goudron nouvellement refait de l’asphalte. Photographier pour ne pas le ramasser ce caillou parce qu’il est beau, le laisser reposer pour qu’il reste là où il est né. Photographier l’expérience de la salive au chocolat crachée dans une bassine d’eau et les portes et fenêtres de mon enfance pour les ouvrir à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. Dans les prés en été photographier les cuves d’eau aux belles couleurs rouillées d’automne, réserves d’eau pour les animaux. Regarder les nœuds flottants dans le vent, les accrocher à l’œil de mon smartphone.
oui, oui! Tout photographier pour en prendre connaissance !
Bonjour Marie
Quelle belle suite de protocoles photographiques pour abîmer le moins possible ce qui existe sans nous.
Merci !
merci, je vais désormais regarder différemment la porte de mon four, les veines du parquet, certains cailloux…
il y a une chanson qui fait « toi qui me parles pour que j’ai moins froid » – ça ressemble…
Superbes protocoles et photo qui aspire l’œil !
Plein de matériaux, de textures et de couleur. Vivant et sensuel.
Merciiii à toutes et tous pour votre lecture, vos commentaires qui me font très plaisir et m’emmènent bien au delà de mon texte.
ces affleurements sur ou dans les choses, l’infime, des appels minuscules… l’attention du regard flottant et soudain arrêter l’image avec l’œil mécanique d’un smartphone comme griffonner une note pour cette phrase plus tard … Merci Marie