Il fallait sortir, quand même. À ce moment, je choisissais souvent ma randonneuse des années 50, Follis d’origine lyonnaise, bidouillée pour l’utiliser avec de plus amples développements. Je glisse mon sac d’appareil photo dans une sacoche arrière. Dans le centre ville, un drôle de sentiment, observant les boutiques se préparant à fermer. Je croise un petit groupe de manifestants portant gilets jaunes. Direction avenue de Royat, puis boulevard de la Taillerie. Je fais attention à ce portail de couleur rouge, justement celui de l’ancienne taillerie de pierre. Je ne me suis jamais arrêté là, je n’ai jamais vraiment regardé ce bâtiment, sans doute trop occupé à regarder la pente. Peut-être enfant l’ai-je visité ? On n’y serait pas trop mal, tiens ! Je traverse la route, pose la bicyclette sur le portail, sors l’appareil, marche au bout de l’espace disponible pour avoir plus de champ, prends quelques photos, le cœur battant. Je me dégourdis les jambes en même temps, puis je range. Je n’ai plus l’envie d’affronter les durs pourcentages, et puis après tout en ai-je le temps ? Je rebrousse chemin avant la route du Puy-de-Dôme, satisfait d’avoir pris l’air frais et d’avoir fait quelques kilomètres, peut-être 8 ? Je rentre dans notre nouvelle époque qui prend des airs de science-fiction. Pourquoi n’ai donc pas pris plus de photos ce matin là ? à cause de l’absence de sacoche de guidon avec l’appareil à portée de main ? Le premier confinement commençait à midi.
Belle chute. Et le début d’un autre rapport au temps, on suppose.
Oui, bien sûr, et merci, cette remarque et cet échauffement m’ont (r)amené à une série sur le puy de dôme (Puy Fuji).
Beaux textes. Et les dernières photos du monde d’avant.
Merci.
J’aime beaucoup la photo pleine de peps et de nostalgie à la fois. et puis la chute et puis l’arret momentané les gilets jaunes remisés ébruités les pas de ceux qui gémissent en silence pendant ce temps de latence long qui ne reprend pas tout a fait comme avant. Merci pour la plongée