Ils sont devant le muret d’un pavillon, derrière eux il y a une clôture en métal peint en vert foncé. On aperçoit un rosier rouge, quelques pivoines blanches un peu plus loin, on est juillet. Lui il porte un tee-shirt noir avec une inscription en anglais, un jean noir et des baskets noires, son chien a du mal à rester assis, un croisé de Beauceron et d’autres choses, le jeune homme s’appelle Marc, le chiot : Fred. Sur cette photo, on devine leur besoin de mouvement, ils sont libres, le cadre a du mal à les retenir. La photo fige le temps, mais ne le prédit pas, je ne sais pas quel sera leur avenir. Fred est assis, il me fixe, Marc sourit à l’objectif. Ils sont beaux. Ils sont liés, la photo a capté ce lien. La laisse que tient Marc est une corde marron, il y a attaché un collier en cuir. Voici une image d’un sosie de Fred.
Ce serait la première photo de ma série, elle est consacrée au couple : le maître et son chien. Avec le temps, j’aurai étendu cette série au couple, au couple d’amoureux, au couple d’amis. Je chercherai à photographier le lien qui unit deux individus. Je crois que sur cette photo, on verrait qu’ils sont plus que deux, ils sont agrandis par ce lien. C’était en juillet 2022, vers quatorze heures, dans une rue près du petit Leclerc de La Rochelle. Il y avait un grand soleil, je ne sais pas pourquoi j’aurais abordé Marc et je ne sais pas pourquoi il aurait accepté de poser avec Fred. J’aurai pris la photo avec mon téléphone, vite, j’aurais eu peur qu’il ne change d’avis. Je lui aurai dit bonne route, comme un idiot, cela aurait ressemblé à un bon voyage dit à un navigateur qui part pour une grande traversée, il allait sûrement au coin de la rue. Avec ces photos, je garderai une trace des gens que j’ai croisés, enfin quelques-uns, cette image permettrait à ces moments fragiles de durer, de les confirmer, cela me rassurerait, j’aurai une preuve de cet instant, que quelques fois le sable peut arrêter de tomber du sablier.
Bonjour Laurent
Belle utilisation du nostalgique conditonnel !
Merci.
Grâce à toi, j’ai trouvé mon temps, le nostalgique conditionnel, merci.
Marc serait là, Fred le dit et j’aime tant le conditionnel…
Merci, le conditionnel, le temps des rêveurs.
Mais quel thème fédérateur, toute l’amitié qui s’en dégage
l’être avec, cette chaleur-là, être un accompagnant, quelle belle ouverture, et cette façon de raconter comme un témoignage en marchant, tête baissée sur les mots, sur le brin de route
Bravo Laurent !!