Au milieu du salon, un tapis qui avait été blanc, un sofa recouvert de couvertures sans teinte à l’exception d’un rose fluo surprenant le turquoise du sofa. Dehors, l’obscurité de la nuit entre par la fenêtre sans rideau. Il est en pyjama, les bras écartés, la bouche grande ouverte, dans un cri muet. Le visage froncé, les yeux plissés pour faire couler de minces larmes, les doigts collés à sa triste figure. Ses yeux comme une balle rebondissante. Sur sa joue rouge, une trace qui brûle.
Je les déteste. Je le déteste. Je la déteste. Je n’en peux plus de les avoir sur mon dos. Ils m’insupportent. Ils m’empêchent. Ils m’empêchent d’être. Ils m’empêchent de faire. Je les déteste. Je n’ai de force que pour les détester. Elle m’a frappé. Ma joue brûle. Une claque. J’aimerai tellement être ailleurs. Bien tranquille sans eux. Toujours obéir. Faire ce qu’ils veulent. Toujours écouter, se taire. Eux, ils n’écoutent rien de ce que j’ai à dire. Eux, ils s’en foutent bien de ce que je peux penser. Habille-toi, range ça, débarrasse la table, lève-toi, ferme la porte, range ton manteau, lave tes mains. C’est comme ça toute la journée. Pas une minute en paix. Je les déteste. Et personne ne comprend.
Très visuel, imagé, notamment les yeux comme une balle rebondissante.