Il y a des jours comme ça. On attend sans savoir quoi, on voudrait bouger, mais on ne peut pas. Rien ne va. Il fait moche, c’est peut-être pour ça. Rien à manger, rien à faire, pas envie, pas le courage. Souvenir d’adolescence, d’ennui profond, d’attente de quelque chose qui ne vient pas. L’inspiration, le désir.
Quand il n’y a plus d’herbe à brouter et que parfois même le ballot de foin est terminé, les chevaux passent de longs moments immobiles. Méditation ou fatigue, patience ou dépression, lutte contre le froid ou attente, nul ne le sait. Espérer dans la boue près de la porte, le cavalier ou la cavalière, les passants qui viendront les distraire. Ils sont rares les visiteurs quand le temps n’est pas beau. On les plaint les chevaux, on se dit qu’on n’aimerait pas être à leur place.
Si on y pense c’est que certains jours on est comme eux. Comme toi, quand tu te demandes si tes routines ne te conduisent pas à une impasse. Comme toi qui imagines parfois que la sagesse serait d’attendre immobile en silence que ça revienne, d’écouter le temps qui passe. Comme toi quand tu te sens épuisée, bonne à rien.
Bougez les chevaux ! ça me fout le cafard de vous voir comme ça, immobiles.
PS: 2020, hiver, neige, animaux, Faucigny
Ah ben oui l’immobilité des chevaux m’interroge moi aussi, beau texte
Merci Catherine, les photos de l’ARN me conduisent généralement à la mélancolie. Contente que les chevaux immobiles te fassent le même effet.