c’est là que son père est mort, le 4 décembre 1921 – comme elle était de 14, elle avait 7 ans – elle vivait loin de là, à l’autre bout du monde, avec sa mère et ses deux frères – il est mort là, des suites d’une maladie qu’il ne voulait pas soigner, une espèce de dysenterie qu’il avait contractée aux colonies, il paraît qu’on l’a enterré avec sa première femme de laquelle il avait eux deux précédents fils – plus tard, elle, Margot, elle y a passé deux ans, ça ne lui plaisait pas vivre là paraît-il, puis sa mère est repartie avec ses trois mômes, pour construire un barrage si j’ai bien compris – plus tard encore elle y est revenue, il paraît qu’elle a fait en sorte que ce soit un peu déblayé, mais on voit ce qu’il en reste
voilà tout – plus tard encore, avec les droits qu’elle a obtenus pour l’adaptation au cinéma d’un de ses romans, elle a acheté cette maison-ci
– je ne sais pas bien où se trouve la cuisine mais enfin j’ai quand même réussi à retrouver cette liste de choses
qu’il est nécessaire de trouver dans une bonne maison – j’interprète évidemment – je ne vois pas qui pourrait faire autrement – en tous cas, ces choses-là devaient se trouver là, quelque part ici, dans cette pièce qui donne sur la rue, ou ailleurs quelque part – Margot, elle, elle dit dans « la vie matérielle », là « la liste est toujours là sur le mur » – elle vivait aussi dans un appartement parisien, dans une petite rue de Saint-Germain-des Près dans le même pâté de maison où on trouvait un cinéma (il y est toujours), un restaurant assiette au beurre (c’est fini, ça) et au quatrième étage, dans l’immeuble qui fait le coin de la rue adjacente l’appartement où JiPé vivait avec sa mère (il donnait sur l’église, là) (une nuit, en quelque chose comme début 48, vers deux heures du matin, François Perier débarque ici, avec le manuscrit de sa pièce (la veille JiPé le lui avait remis, ce manuscrit, comme ça : ils ne se connaissaient pas) « Les mains sales », il la lit à l’auteur, qui sourit, jusque six ou sept heures le matin de ce jour-là, puis la pièce se monte, première au théâtre Antoine, le 2 avril la même année) – au rez-de-chaussée, un café qui porte le nom de cette rue qui va à la Seine et où, un soir de deux mille huit, je m’entretenais avec Marie-Claude, la femme de René Char pour mélico, elle lançait sa maison d’édition, Les Busclats
du beau monde qui passe chez toi ! Ça compte au moins pour trois !
(on arrive à cent alors…! Merci à toi)
bravo… finit bien le livre ! (ou presque finit bien)
Merci à vous Brigitte
Merci pour ce réveil avec Marguerite en ses lieux et listes ( le riz lavé de Margo ou sa soupe au poireau(x) pomme(s) de terre) et toutes les aventures d’un rue
merci à toi !!!
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