et sept heures le matin le ciel blafard le gros hortensia tête baissée surplombant la vasque et le rat venu boire sur la table de caoutchouc le ciel noyé et la pluie de confettis d’hier
l’heure d’après dans le grand plastique noir la chair du fraisier mou le trou des doigts sous l’empreinte des fruits avec la cire fondue et l’homme pieds nus sur le bois mouillé qui range
les pies juste un cri de ralliement sur un toit loin loin loin et l’envol de perruches vert dans un vacarme de volière la boue de l’herbe elle et son ballon crevé petit fantôme marbré de chocolat dans sa chemise qui touche terre
dix heures l’embrasure rouillée un demi visage le colis la main l’enveloppe l’adresse coulée sous le tampon et le grincement du portail quand les portes se referment et l’enfant court avec la boite heurte la pierre pleure
à midi la fenêtre éblouie et la photographie en morceaux de briques de joue tachée de rousseur de main adressée sur la nappe aux fleurs cette image déchirée dans le regard de personne
Très beau, grande force d’évocation, l’impression d’y être
Merci beaucoup Muriel
(le dispositif (ou la vitesse): une photo à l’heure)très évocateur en tout cas
Une photo à l’heure … merci Piero . Ce n’était pas prémédité
« cette image déchirée dans le regard de personne ».C’est beau. Merci Nathalie Holt.
Merci Ugo . Merci!
comme des petits poèmes déjà d’hiver…
je t’ai suivie au jardin et au fil des heures
Merci du passage Françoise ( l’hiver la pluie par ici)
C’est au jardin qu’on voit mieux l’avancée des heures et des saisons. Et par touches impressionnistes, en saisir les couleurs.
Tellement bien capturées ces images, si près de l’instant, de la hâte, du fragment qui sitôt saisi, déjà n’est plus. Cela scintille !
En peu de mots, aller au coeur.
Bonjour Nathalie
Cinq miniatures étincelantes qui forment images précieuses. Merci beaucoup pour cette belle lecture.
Helena, Betty, Fil très touchée de vos retours. Merci
Juste après avoir écrit que j’en voulais encore, je vais lire ton article suivant et surprise, immédiate réalisation de mon vœu et ça s’appelle un miracle, non ?
Plus succinct, plus ramassé, plus dense, l’écriture de tes #06. « Dans le regard de personne », c’est beau et pour finir en plus. Aimé la lecture des trois #06 à la suite.