Un oiseau de métal, un homme debout, un morceau de bois, la pomme d’un grand pin, une grenouille en fer, deux bateaux de papier et le reste desséché d’une infusion de thé. Tout pourrait entrer dans un assemblage à la Joseph Cornell, dans une boîte de 25 cm par 16 dont la profondeur serait égale à la longueur. Un théâtre miniature, un théâtre de proches, extrême. Mettre en boîte ou photographier – c’est la même chose – n’a pas grand sens : rien ne peut contenir l’émotion liée aux deux bateaux de papier, à l’oiseau de métal, au reste desséché d’une infusion de thé. Il n’y a pas d’inventaire à faire des traces d’amour, des marques de tendresses, des signes de vie. Les vivre. Seulement les vivre tant qu’ils sont. Qu’importe de les rendre visibles si nous les savons là, non pas proches mais en nous.
Jaune et une gorge noire—petit Giacometti—foncé sur le dessus, clair en dessous—paysage fractal qui portait des pignons—comme surgie de l’eau—une pointe de papier dorée dans le plus petit des deux—croûte de feuilles avec des points blancs—huit objets dans une image qui les contient sans les montrer—une seule photographie, toujours la même, qui regarde la mer, les nuages, des îles à l’horizon pour n’y voir qu’un seul être et le toucher—un être là, bien réel, bien vivant, qui emplit tout, rend tout possible.
Merci, Ugo ! Oui, les photos sont aussi et surtout cela, une impossibilité que leur présence essaie de masquer.
Bonjour Ugo
Une image impossible qui contient huit objets sans les montrer… et puis la seule photographie qui compte.
Merci pour ces deux textes forts et poétiques.
merci pour ce très beau texte Ugo
Helena, Fil, Nathalie merci de vos passages
Merci surtout de vos écritures, toujours précieuses, inspirantes et motivantes.