En vain tu cherches à l’éviter cette PEUR qui ruisselle de tous les pores de ta peau que tu éponges sans relâche PEUR de demain PEUR de la suite, dans dix ans, vingt ans, trente ans PEUR de la pâleur extrême vers la fin. Tu t’en effraies, tu en ris PEUR qui encercle ta raison PEUR de ne plus exister, honte du déclin commencé et pourriture à venir PEUR des odeurs de la mort, merde pestilentielle qui envahira ton corps PEUR du noircissement de ta peau que l’on dit rapide après l’expire final PEUR des années qui précéderont la fin PEUR du vide de libido devenu sarcasme jeté aux tremblements de ta face PEUR des enfants qui grandissent, t’échapperont, soupireront de la charge que tu seras pour eux PEUR de ce jour où ils commenceront à te parler comme à un enfant PEUR de ne plus les voir avant la fin PEUR de l’eau de la douche qui glissera sur la peau flétrie comme une douleur à ta sensibilité PEUR des mots qui ne viendront plus, des choses qui n’auront plus de nom et des têtes autrefois connues devenues sans passé PEUR de ne plus comprendre le monde qui ne sera bientôt plus le tien PEUR de ces visages penchés sur toi, chargés de larmes et des paroles réconfortantes dîtes de la voix qui tremble et du regard qui fuit PEUR de ce corps que l’on introduira dans sa boîte avant de le sceller et et dont la pensée te pétrifiera à la seconde de la fin PEUR finalement de ne plus avoir peur de partir quand le moment arrivera.
c’est beau mais ça fait PEUR