Son visage c’est son cri. Il crie sans bruit son visage. Son visage tordu, sa souffrance. Cette peur qu’on avait qu’il explose son visage avec toute cette douleur qu’elle lançait depuis tout au fond d’elle. On l’aurait voulu comme une libération ce cri muet, mais non, comme un poignard qui lui ravageait la gueule.
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— Tu te souviens la première fois que tu m’as vu ?
— Métro Châtelet, tu demandais une cigarette. La première à Paris qui m’a parlé. Le lendemain tu étais là, au bord du quai. Le même survet.
— Quand tu as vu que les lumières du métro faisaient comme des flashs sur mon visage.
— Ce vide dans ton regard. Je t’ai demandé une cigarette.
— Alors que tu fumais pas.
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Elle venait d’où cette ombre qui nous la voilait ? Elle la suivait depuis loin. Toujours été là à l’accompagner ce petit nuage d’ombre Elle le reniflait, elle le mâchait. Il s’est insinué dedans elle. À jamais ? On la rêvait cette rafale ébouriffante qui l’emporterait à jamais mais quand ?
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Son père a commencé à lui balancer du « tronche de cake » avant de passer aux coups. Au collège c’était du « face de pizza ». Alors, elle a commencé à cogner. Ça ferait un roman ?
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— « Pas les lunettes ! Pas les lunettes ! »
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Son visage tant de fois percuté ! La nuit, elle dormait les yeux ouverts.
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Ce soir, c’est moi qu’ils ont convoqué sous le livide des néons du quai de la Râpée. Son corps tout ratiné et ce visage comme mâché. Je l’ai reconnu.
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Sous ton visage il y a ce crâne. On les a tous en partage ces os quand carcasse bien décapée. Juste la taille pour varier. Tu les as toujours trouvés grinçants les sourires des têtes des morts. Tu collectionnais mêmes des reproductions de ces petits cranes mexicains, tes grigris bariolés. Tu disais un peu comme s’ils se marraient à voir nos gueules d’effrayés les crânes. Tu disais qu’eux savaient qu’on leur ressemblait, qu’en dessous pas d’autre visage que celui de la mort depuis toujours et pour toujours. Et puis une nuit, tu as dit à quoi bon attendre pour rejoindre leur compagnie aux crânes ?
Ce cri du premier fragment. Cette ‘tronche de cake’. Ce visage comme mâché. C’est sûr, vive la suite. Et beau boulot !
Ce « Je l’ai reconnu. » est très convaincant.
Merci pour vos lectures ! Pas à l’aise avec les dialogues et impression d’en avoir trop dit.