Oiseau, chante encore et plus fort quand retombe la poussière
Musiciennes, musiciens et chanteuses comme chanteurs, faites encore vibrer l’air pour qu’il vienne doucement caresser les oreilles
Soleil, lève-toi encore chaque matin en peignant les nuages de vives couleurs sucrées
Peintres et photographes ne vous contentez pas des traits hachés des ruines, reprenez vos couleurs pour ne pas qu’elles s’assèchent
Vent, souffle encore plus fort pour amener les parfums et éloigner le reste
Cuisinières et cuisiniers, émincez, rôtissez, assaisonnez, grillez, déglacez, braisez, colorez, incorporez, remuez, saupoudrez et faites revenir pour conserver les goûts
Forêts, peignez encore la lumière pour que ses cheveux d’anges viennent se poser doucement sur les feuilles du sous-bois
Bûcheronnes et bûcherons, épargnez les grands arbres qui aujourd’hui vous cachent et demain vous aideront à reconstruire vos vies
Champignons, restez sagement tapis au beau milieu des mousses, ne vous avisez pas de jouer les nuages et de toiser les cimes. Votre place reste là, dessous vos chapeaux ronds et dessous les branches basses.
Ruisseau, sautille encore gaiement de cailloux en rochers pour que les enfants puissent s’éclabousser de rire pantalon aux genoux
Marcheuses et marcheurs, posez encore vos semelles sur la terre et les pierres pour garder dans vos pieds la carte des sentiers
Chemins creux, protégez-vous de ronces pour éloigner de vous les techniques rationnels et nourrir les glaneurs
Amies et amis, parlez et écrivez en réponse aux silences, faites appel à tous liens, n’en négligez aucun
Montagnes, gardez vos falaises droites et vos vallées profondes pour renvoyer l’écho
Écrivaines, écrivains, faites confiance au papier, notez, enregistrez, écrivez, relatez, racontez, rédigez, composez et contez, pour ne rien oublier ni d’avant, de maintenant et rien non plus d’après
Écrivaines, écrivains, faites confiance au papier, notez, enregistrez, écrivez, relatez, racontez, rédigez, composez et contez, pour ne rien oublier ni d’avant, de maintenant et rien non plus d’après.
Bravo.
Merci Laurent, mais il suffisait de garder le meilleur pour la fin 😉
Merci Juliette, tu as visé juste avec ce texte
J’espère…, en tout cas, c’était l’idée
Pour tous tes appels et ta confiance, Merci Juliette. Pour « Amies et amis, parlez et écrivez en réponse aux silences, faites appel à tous liens, n’en négligez aucun », merci encore Juliette.
Les liens du Tiers-Livre ne sont surement pas loin de cette phrase là…
Tellement calme. Je lis ton texte en écoutant une bossa nova qui semble porter le texte. Ça paraît limpide. Merci.
bossa nova… musique et textes, encore un lien à explorer
en fait tu l’avais ce texte, il te suffisait d’enfin le poser…
simple et si doux…
tu nous fais du bien à nous aussi !
Tant mieux, si ça fait du bien !
… le chant des impératifs mêlé au défilement des images, il pourrait ne jamais y avoir de point final à ce chant-là… et cette image, toute petite, si petite, valant cependant pour 2, celle des champignons, elle s’étire puis retrouve sa taille, les mots, le rythme, tout colle pile poil, il n’y aurait pas une histoire à raconter de ce côte-là ?…
Des histoires à raconter côté champignons, sûrement. D’ailleurs tu me donnerais presque une idée pour un autre texte …
Mais déjà dans les impératifs, encore tant d’images à détailler, à chanter ou à faire chanter. L’impression d’en avoir oublié tellement pour que le tableau soit enfin à la hauteur de l’enjeu ….