En ce temps-là, pas de chambre dans la maison où me rapatriaient rougeole, oreillons, rubéole ou maladies plus banales. Pour se tenir au chaud, la cuisine et sa cuisinière à charbon. Tout, dans la cuisine ! Le petit fauteuil en rotin juste à ma taille, et aussi possible de s’y mettre debout aussi pour faire l’agent de la circulation. Les livres allant avec mon âge, aux yeux des grands du moins. Pour les grands, le journal, souvent étalé en vrac sur la table depuis le temps qu’on ne le cousait plus de bon matin comme cela se faisait paraît-il avant… Un miroir aussi, à hauteur de grands, accroché à un clou juste à côté de la porte à vitres donnant sur le jardin. Un bon endroit pour chanter tout en se regardant dans le miroir, un truc de grandes. Heureusement juste à hauteur de mon œil par la vitre froide de la porte, le jardin à longueur de baleine. Envie de rester planté là, à voir les feuilles voletant au vent, les oiseaux passant au milieu et parfois un arc-en-ciel. Mais attention, pas trop longtemps, trop froide, la vitre pour quelqu’un qui est malade. Alors les livres, assis sur le fauteuil en rotin ou encore un cahier posé sur un coin de la table et des crayons de couleur. En se mettant à genoux sur une chaise, possible. A condition de ne pas trop gigoter. A une certaine heure, n’ayant rien à voir avec celle de la pendule sonnant consciencieusement ses coups pourtant, réveil des serins. En chantant. Perchés sur Le meuble de la cuisine servant de range-outils au Pépi. En bas, entre le pied du meuble et le mur, mon petit pot jaune. Pas besoin de sortir de la cuisine, même pour faire son pissou.