Au-DEVANT de moi, mes yeux de pas encore Babudu cherchent le penchant, dont parle mon père de ce temps, le penchant de ce temps que je ne peux vraiment distinguer que lorsqu’il est agité de vent, que l’herbe ondule et luit et alors je le regarde intensément, ignorant totalement, à l’arrière, l’existence des PARPAINGS d’ailleurs maquillés de crépis, confiant dans l’existence verticale d’une maison, à l’arrière, qui serait un abri fait comme d’une seule peau, où l’on dort joue et mange, d’une maison surtout où l’existence quotidienne et tranquille de la première enfance ménage parfois le palpitant surgissement de la BALEINE, dans l’océan intérieur encore calme de mon bulbe natif. Mais quand à mes sept ans la ville s’installe autour de moi, presque badaboum dans la terreur, par derrière je n’imagine pas d’autre possibilité qu’une chute dans les escaliers au sol froid tant mes jambes sont serrées l’une contre l’autre, il me faut donc regarder droit DEVANT et, par DEVANT, ne me fait face qu’une porte hermétiquement close, celle qui m’empêche d’atteindre la lunette d’usage récent pour moi et dont j’ai si urgent besoin là, la porte entourée de ces murs qui viennent d’être peints pour la première fois et si l’effluve me tourne un peu trop la tête je vais peut-être apercevoir, par le fenestron du palier, les véhicules qui commencent d’arriver pour l’installation du marché, l’estomac va me tourner du cri des oies, à moins que je me concentre à lorgner vers les commodités qui existent peut-être de l’autre côté de la place où j’aperçois ce grand immeuble paquebot qui a poussé la provocation jusqu’à se payer des volets à fanons de BALEINE. L’habitat sans PARPAINGS, c’est bien celui des vacances qui vient à mes deux fois sept ans, pas bab ou même doux pour moi à l’intérieur de la toile surpeuplée, peu d’affaires étant laissées dehors car les parents disent qu’il faut se méfier et l’adolescent que je commence à être y résiste un peu quand même, je réclame parfois des vacances autres que les sempiternels séjours dans l’arrière-pays côtier et tant pis si les aiguilles me manquent, elles qui DEVANT la toile chaque matin m’invitent à penser à la façon dont les oiseaux tricotent leur demeure, sans PARPAINGS, alors que je rêve, moi, du corps de chair lourde où a vécu Pinocchio, de l’antre-BALEINE. Je la rencontre en forme mère peu après où, véritablement Ci-DEVANT Babudu, je savoure les suites de ma deuxième naissance, j’en entendrais presque un céleste accompagnement musical qui viendrait non pas d’en haut mais de DEVANT, tant l’horizontalité est maîtresse dans ce monde où le PARPAING se dit banko et où construire pour l’éternité paraîtrait défi risible tandis que goûter la fraîcheur de l’instant juste avant, celui où je vais tremper mes lèvres dans l’eau puisée au canari passe DEVANT le sourire immense de ma mère de ce temps, Na, qui accompagne l’offrande avec un mouvement inimitable des lèvres et de langue, pour émettre un évent orangé, elle dont le corps rassurant est justement à la mesure de la BALEINE. Mais seuls les saumons remontent l’eau jusqu’aux montagnes, pas les baleineaux, et mon identité de Babudu s’oublie au temps d’après, même si le lavoir qui aurait bien aidé Na est fidèle à son poste, DEVANT la belle maison de pierres de ce temps où il n’y a plus d’autre possibilité que de se reconnaître adulte, laver soi-même son linge au lavoir, croiser un jour celui qui fut l’un des porteurs de PARPAINGS jadis jusque là-haut, sachant aussi me donner les clé des vents, celui d’Espagne et celui d’ouest, grands souffleurs mais individualistes, et il me reste, pour rêver, qu’à trouver lors de mes longues marches de surprenants coquillages fossiles d’altitude et de me dire que si je remontais le temps je pourrais croiser aussi, même là, une improbable BALEINE. Jusqu’au moment du bête incident, qui n’est plus au temps du badaboum, plus au temps de Babudu singulier mais qui me fait Bah, boudu ! À voir mon pneu crevé, le chemin de halage traçant encore un long ruban au-devant, à moins qu’il ce ne soit celui de contre-halage et que le halage soit derrière les platanes, dont je me demande s’il permettait aux chevaux de jadis de haler jusque vers l’intérieur des terres des cargaisons maritimes à me faire rêver mais je crains plutôt que les barqueurs n’aient chargé que des bidons d’huile, des plis de peau, des fagots de fanons et jamais l’être entier qui culmine au faîte de tous mes rêves, cet être dont le sens même est d’être immensément avec moi et que je crois pouvoir rencontrer partout, n’espérant bien sûr la rencontrer qu’en toute intégrité, la belle BALEINE.