Un leste de cailloux dans le ventre, la peau suintante rivée aux tempes, trop attentif au resserrement du crâne, les pieds s’enlisent. L’échappée vient de l’oreille, juste le bourdonnement d’une guêpe agitée. Se concentrer dessus malgré les battements du ventre. Dans la rétention du souffle, l’épaule droite en coups réitérés sur le panneau de bois, le cœur dévisse de la poitrine. Un râteau appuyé contre la paroi tombe, du son mat contre le plancher de la coursive s’élève une poussière jaunie. Frappe l’épaule sur le bois, ne sent plus rien, c’est le coude qui supporte les secousses en pépiements acérés jusque dans l’avant-bras. Il perçoit le mouvement d’une araignée qui s’extrait d’un interstice entre deux planches de la paroi. Elle sort de dedans, il doit y rentrer. Rien ne cède. La nuque en parpaing, le bras droit fantôme pendant, il ferme les yeux au souffle d’un air plus épais. Il n’est pas ici pour finir de se briser contre cette paroi. Les pieds tailladés, grattés au sang, ouverts aux plaies entretenues à la course dans les broussailles sèches en pieux, aux passages dans les barbelés carnassiers, aux marches dans le gravier incestueux. Une poussière aigüe au bord de la paupière lui fait dire – à la branche malingre de cet arbre survivant, à cette guêpe chercheuse, à ce ciel blanc juste immense – qu’il lui reste ses mains.