anthologie #40 | hypothèses (suivi de, elle aurait été écrite).

Elle aurait écrit ce livre en arabe. Elle se serait appliquée, non pour la lisibilité mais pour la beauté du geste. Elle l’aurait écrit pour ses enfants son mari ses parents. Par amour comme elle le dit de tout mouvement entrepris. Non pas pour qu’ils lisent ses mots, mais pour leur parler autrement, en une conversation silencieuse. Elle aurait écrit Continuer la lectureanthologie #40 | hypothèses (suivi de, elle aurait été écrite).

#anthologie #14  | à tout soudain…

A tout soudain…   c’est ainsi que les mots se sont échappés sans qu’on les contrôle portés par une force invisible, une certitude presque mécanique s’est installée : on s’entendra, on se reverra bientôt, sans détour sans obstacle, le temps sera sans importance il glissera effleurant à peine nos vies une simple parenthèse un battement d’aile imperceptible que rien ne viendra perturber pas Continuer la lecture#anthologie #14  | à tout soudain…

#anthologie #25 Ryoko Sekigushi

Nez au vent Senteurs de souvenirs de bien-être de tradition de travail de sueur. Fleurs de lavande pour le linge, oranges piquées de clous de girofle dans l’armoire, tiges de mélisse et de menthe accrochées aux poutres, géraniums et pétunias embaumant l’entrée, coupelles remplies de roses et de jasmin séchés dans des recoins, l’air est empli des odeurs choisies et Continuer la lecture#anthologie #25 Ryoko Sekigushi

#anthologie #24 | Nizan

Sommeil de bébé Elle se penche sur le petit lit. Il dort. Corps détendu. Bras posés à côté de la tête, coudes repliés, mains ouvertes, les petits doigts potelés palpitent, s’agitent dans le sommeil. Le visage est paisible, les cils longs ombrent les joues rebondies, tressaillent par moments en mouvements spontanés, les yeux fermés se plissent, le front est humide, Continuer la lecture#anthologie #24 | Nizan

#anthologie #22 | rue du 8 mai

Il n’y a plus la clochette sur le portillon, les couches de peinture que l’on avait appliquées commencent à ressembler à celles d’avant qu’on ne les applique. Une extension — comme une verrue — a poussé depuis la cuisine de la maison. Je ne sais pas si les dalles qui menaient vers le peuplier et le petit jardin de rosiers Continuer la lecture#anthologie #22 | rue du 8 mai

#anthologie #21 | voiture à pédales (2)

Il ne me reste plus que cette photo de toi, plus quelques autres, mais surtout celle-là. Elle était dans l’album, chez toi, à côté des K7 (1). Tu es sur ta voiture à pédales (2), le bras dans le plâtre. Plus tard, tu me reprocherais de te l’avoir cassé (3). C’est certainement Jean-Louis qui a pris cette photo. Ou peut-être Continuer la lecture#anthologie #21 | voiture à pédales (2)

#anthologie #29 | le photographe de la rue du Taur

Rue du Taur 2023 Lumière douce, fin de journée. Je positionne l’appareil à hauteur des yeux. Vérifie l’exposition. Capturer le narrateur qui déambule, silhouette contre la façade rénovée. La rue du Taur relie jonction de la place Saint-Sernin à la place du Capitole, en plein centre-ville. La place Saint-Sernin n’est plus un parking, elle est devenue piétonne, et le jardin Continuer la lecture#anthologie #29 | le photographe de la rue du Taur

#Anthologie# 09 coup d’arrêt

passionnément aimé passionnément aimé ramer à la dérive sur la Meuse compter les ponts le pont Legay le pont Chaussée le pont de la Galavaude et puis passionnément aimé découvrir les rives d’autres fleuves et les rives d’autres lacs et leur courant spécial et leurs couleurs changeantes et leur nom surtout leur nom la Meurthe et la Moselle le Rhin Continuer la lecture#Anthologie# 09 coup d’arrêt

#anthologie #28 | oeuvres

Des jarres vides, étiquetées “Odeur 1”, “Odeur 2”, “Odeur 3”, que le visiteur est invité à ouvrir. Instinctivement, il penchera son nez. Seuls ceux qui tendront l’oreille entendront des bribes de voix parlant d’une odeur singulière. Comment faire entendre les odeurs. Une pièce plongée dans l’obscurité. Au centre, des voix surgissent de toutes parts, énonçant des phrases banales sur des Continuer la lecture#anthologie #28 | oeuvres

#Anthologie# 08 Fragments de rêve

Restes d’images éparses. Une chambre, je reconnais le cosy de l’enfance, mais le papier peint fleuri de l’enfance n’y est pas, la fenêtre donnant sur le jardin non plus, il fait sombre. Cette chambre où je dormais de temps en temps, je l’appelais en secret la chambre aux quatre portes. La rêveuse plaque la paume de ses mains sur le Continuer la lecture#Anthologie# 08 Fragments de rêve