#anthologie # 29 | on voit tout, on sait tout, on le raconte

insertion en italique des témoins dans la version initiale d’#anthologie #17 | lieux de vie — Lautaro ne dormait pas27 décembre 1990, Carrer del Lloro, Blanes, Espagne On m’avait vu, tout se voit, tout se sait. J’étais monté quatre à quatre, une bouteille de vin à la main. La porte de l’appartement était entrouverte, je n’avais qu’à entrer. Roberto Bolańo m’accueillit une Continuer la lecture#anthologie # 29 | on voit tout, on sait tout, on le raconte

anthologie #28 | le réel comme fabrique.

Le livre est épais lourd volumineux. Pointe de fierté de tenir cette masse, de l’avoir entre les mains, disponible. Elle cale l’ouvrage contre le mur, droit comme statue. Comme statue, Chef Antoine debout sur la couverture cartonnée. Bras croisés, ventre généreux, le corps aussi accueillant que le sourire. Sa bouche moustachée, la malice de ses yeux. Elle garde le livre Continuer la lectureanthologie #28 | le réel comme fabrique.

#Anthologie #26 | ça commence à chauffer

Je n’ai pas voulu assister au dîner, je les ai laissés tous les quatre et j’ai prétexté une indisposition pour me retirer dans la chambre, volets fermés mais fenêtres ouvertes.Je suis dans le noir. Une moto peine à démarrer, une valise est traînée sur le bitume puis sur les pavés, un pas pressé, glissant, une conversation sourde, chuchotée, une apostrophe, Continuer la lecture#Anthologie #26 | ça commence à chauffer

#anthologie #25 l L’odeur de la mélancolie

Je crois que la maladie revient quand je sens une odeur métallique. Je l’ai associée récemment au sang. Je ne saigne pas pourtant. Et puis j’ai pensé que ce n’était pas moi. C’était l’odeur de la ville. J’ai pensé aux cendres et cette image s’est imposée. Ce n’était pas mon estomac ou mes intestins qui fermentaient une odeur pesante et Continuer la lecture#anthologie #25 l L’odeur de la mélancolie

#anthologie #19 | mondes

La plage de San Ciprianu avec ses pins encadrant la mer très bleue, mer étale, au bout du ban de sable blanc jonché d’algues brunes et noires, de serviettes de bain et de parasols, et le ponton dans la mer, avant la fin de la zone de baignade repérée par des bouées reliées par une corde, et les rochers à Continuer la lecture#anthologie #19 | mondes

#anthologie #28 | Oublis vite réparés

De l’autre côté de la rue, sur une place plantée de tilleuls, on a installé le monument aux morts. Une partie de la place a été sacrifiée, bitumée, c’est maintenant une voie d’accès au chemin de ronde, les cortèges commémoratifs passent par là, édiles et anciens combattants (plus que trois) avec drapeaux. Le monument n’est qu’une sorte de phallus de Continuer la lecture#anthologie #28 | Oublis vite réparés

#anthologie #28 | Cinq ?

Silence d’été :  Dans un cube de verre, un acteur vêtu d’un short et d’un tee-shirt de taille et de style d’enfant , les vêtements sont déchirés aux bras, aux cuisses et dans le dos pour permettre aux tissus de couvrir partiellement son corps. Il est assis sur une chaise triple de la dimension classique, la table est en proportion Continuer la lecture#anthologie #28 | Cinq ?

#anthologie #28 | Talisman

La maison semble endormie mais au loin une chouette L’Une dit de la chouette C’est rare de l’entendre La chouette ne hulule que parce qu’il est mort L’Une pense que la chouette sait que son mari est mort et qu’elle aussi pleure son mari L’Autre se racle la gorge pour exprimer ses doutes peut-être L’Une comprend que l’Autre ne la Continuer la lecture#anthologie #28 | Talisman

#anthologie #07 | lumière bleutée

vendredi 19 juillet 2024 – écrire au cahier, au quotidien, les filles vont à la piscine, je suis dans la chambre à l’étage, petit bureau, obscurité, j’y vois mal, il fait plus gris aujourd’hui qu’hier, hier il faisait bleu, le temps a changé, le thé fume à côté, près du bois de la table, je, j’ai mal aux yeux à Continuer la lecture#anthologie #07 | lumière bleutée

#anthologie #28 | lin rouge

Edmond, Pierre et Brigitte sont dans le hall d’entrée du cinéma. Vigo n’est pas encore arrivé, ils regardent les affiches autour d’eux. Les misérables avec Baur, Vanel, Dullin. Le Bonheur de L’Herbier et deux marines de J. Toulza, datées de 1897. C’est ça qui attire leur regard, deux tableaux de pêche en islande ou terre neuve avec voilier et doris, Continuer la lecture#anthologie #28 | lin rouge