#anthologie #31 | rembobiner

— Je vais te dire,: ce qui me hante, ce n’est pas l’après, c’est le juste avant, la seconde, le centimètre juste avant que je m’écrase, avant que plus rien. C’est très long une seconde et moi qui te dis ça je suis installé ici pour l’éternité ! J’ai pensé, un millionième de seconde, que je pourrais dire stop on Continuer la lecture#anthologie #31 | rembobiner

#anthologie #31 | le monologue du four

…les gens pensent que ça vous prend au nez et que ça vous fait hésiter. Les gens qui n’ont jamais fait ça pensent que l’on n’hésite toujours avant de le faire. Les gens se trompent. J’ai hésité toute ma vie – mais est-ce qu’une vie passée à hésiter est une vie – Ma vie en point de jonction, à chaque nœud Continuer la lecture#anthologie #31 | le monologue du four

#anthologie #28 | œuvres

#6 – Sur la plage, son regard est attiré par les traces des pneus du pick-up des maîtres nageurs. Elles se croisent, se recroisent, s’entrechoquent et filent vers l’infini. On imagine qu’ils ont reculé, avancé, fait demi-tour, puis repris le chemin de la ville. Elle attrape son appareil-photo, cadre vers l’infini pour dire l’immensité des plages landaises. Au retour elle Continuer la lecture#anthologie #28 | œuvres

#anthologie #31 | À toi de croire mes paroles

Tu me voulais contraire à ce qui est enfoui ; du côté de la légèreté, de la subtilité, de l’éphémère, aussi disais-tu, l’éphémère garant de la sincérité, arguant de ces instants fugaces où l’essentiel peut s’avouer quand on sait qu’aucun lendemain ne nous exposera aux conséquences de nos aveux, mais aujourd’hui, regarde d’où je te parle… Que tu considères la terre Continuer la lecture#anthologie #31 | À toi de croire mes paroles

#anthologie #31 | l’aïeule

Je pourrais me mettre à leur place à tous. Je pourrais me mettre à sa place à elle. Elle est morte avant ma naissance. Tout ce que je sais d’elle c’est qu’elle a eu trois fils, tous sportifs, et qu’elle a presque traversé la Manche à la nage. En tout cas elle l’a tentée, et aurait pu la réussir sans Continuer la lecture#anthologie #31 | l’aïeule

#anthologie #12 #13 | 3 fois une ville

Budapest, un peu Capitale voisine et pourtant lointaine, reliée à Vienne par le Danube et l’Histoire. Cette Histoire-là, c’est bien du passé, les Hongrois n’en parlent plus, la renient. Elle marque pourtant encore le paysage. Mais la Hongrie a changé de vie. J’ai connu Budapest bien après les évènements de 1956, mais bien avant la chute du mur. Il fallait Continuer la lecture#anthologie #12 #13 | 3 fois une ville

#anthologie #31 | J’avais presque dix ans quand

J’avais presque dix ans tu sais Madame quand j’ai aimé Gredin et que je t’ai rencontrée. J’avais dix ans et quelques jours quand je suis mort et plus jamais je n’ai joué avec Gredin. Plus jamais il n’a pu s’échapper de l’enceinte de l’amour discret et possessif de sa maîtresse, ma tante, qui le trouvait si mignon et le serrait Continuer la lecture#anthologie #31 | J’avais presque dix ans quand

#anthologie #29 | voix off du médecin

Le cabinet se situe dans un de ces groupements médicaux où l’on trouve plusieurs praticiens (1). Il y a ici le kiné et l’ostéopathe chez qui je vais régulièrement, pour des soins ou à titre préventif. Deux secrétaires sont derrière la banque d’accueil (2). Nous ne nous y arrêtons pas. Nous savons très bien où nous allons. Je clopine sur Continuer la lecture#anthologie #29 | voix off du médecin

#anthologie #31 | Disparaître

En lien avec la #26|la chambre Et lui de se dire, peut-être, lui muet pour les autres comme pour moi : si ce foutu cancer ne m’avait pas fait cloche patte, j’aurais mis au point ma disparition. De toutes façons, je ne voulais plus de cette vie, j’en avais fait le tour, rendre des comptes, me battre avec ma femme, perdre Continuer la lecture#anthologie #31 | Disparaître

#anthologie #07 | lumière selon Kafka

Je suis dans cette maison extraordinaire, sur le canapé du salon. Tout ici m’est encore inconnu et l’accumulation des œuvres ne va pas aider à lever le voile. Le soleil use le tapis et y découpe les ombres de statues. Les terres cuites retrouvent, un peu chaque jour, la chaleur qui leur a donné, dans des passés et des endroits Continuer la lecture#anthologie #07 | lumière selon Kafka