#anthologie # 33 | Crâne et sourcils rasés

Entrée de la boîte de nuit. Crâne et sourcils rasés. Long corps nerveux souple musclé. Mouvement animal. Recoin de l’entrée de la boîte de nuit. Parfum musc, cèdre, patchouli, mélange enivrant, capiteux. Corps dans l’ombre. Couloir étroit de l’entrée de la boîte de nuit. Rouge à lèvre rouge, perruque noire cheveux raides. Sourires, vodka-cranberry. Corps fin dense long de danseuse. Continuer la lecture#anthologie # 33 | Crâne et sourcils rasés

#anthologie #18 | où j’aime et je déteste les photos

LE MYSTERE DES FACADES D’IMMEUBLES Quand j’avais vingt ans, j’ai passé une semaine à Prague et j’ai nourri une forte fascination pour un fronton d’immeuble aux contours baroques dont la silhouette se détachait derrière deux ou trois autres. J’imaginais l’architecte, les habitants, les histoires derrière cette surface plane. Cette image me semblait contenir tout ce qui constituait Prague pour moi, Continuer la lecture#anthologie #18 | où j’aime et je déteste les photos

#anthologie #29 l L’invention de l’Orient

Il fallait bien que je dorme. Il fallait bien le déranger pour qu’il arrête le bruit de l’eau au-dessus de ma tête. Il fallait bien qu’il me change de chambre puisque l’eau coulait, coulait, coulait sans discontinuer. …et toujours une chose après l’autre la force de faire face. La force toujours, quitte à se terrer entre les quatre murs d’une Continuer la lecture#anthologie #29 l L’invention de l’Orient

#anthologie #32 | Chandeleur à Châtillon

Il y a plus de monde que d’habitude à la boulangerie. C’est le 2 février, le jour des crêpes. Il y en a à la crème. Et au nutella. C’est devenu une tradition, la crêpe au nutella. Il se trouve quelques mères de famille – et pas les plus vieilles – pour ne pas en acheter, pour revendiquer avoir fait Continuer la lecture#anthologie #32 | Chandeleur à Châtillon

#anthologie #32 | solennité profane

L’événement ne fait pas briller ses yeux. Est-ce la chaleur, l’âge, la solitude, la déprime, une névrose phobique ? Plutôt un aigu sens critique qui toujours l’a tenu loin des jours cérémoniels, familiaux ou nationaux. Il craint les cérémonies, avec détestation. Aussi ne partage-t-il pas l’enthousiasme de ses voisins. Il entend leurs joies et celles de leurs invités autour de Continuer la lecture#anthologie #32 | solennité profane

#anthologie #32 | les bons jours

Les bons jours, quand sa hanche la laisse tranquille, si le chat n’a pas disparu, encore, si elle se souvient, elle va jusqu’à la boîte à lettres sur la rue, la rue principale du village, la seule où les voitures peuvent se croiser, les autres sont si étroites que l’exercice est périlleux, on peut s’avancer mais on peut bien rester Continuer la lecture#anthologie #32 | les bons jours

#anthologie #32 | état de veille

Paris, 25 juillet 2024. Un homme portant un polo rouge photographie un camion de pompier. Des barrières de toutes sortes, des barrières, des kilomètres de barrières. Les gens dans la rue déambulent tranquillement, personne ne court dans tous les sens. Les rues et avenues paraissent désertes par rapport à l’affluence des autres jours, on se croirait un week-end du quinze août. Continuer la lecture#anthologie #32 | état de veille

#anthologie #32  |régates amicales

« Il fait beau la mer est belle » comme chantonnait le vieux.  Ils ont échoué l’As Méditerranée, qui avait fait le tramway pour les maisons isolées, sur le sable, près des jetées du port récemment créé, à côté de la petite flotte de Vauriens qui attendaient, les ai remerciés, me suis assise un peu en arrière. « Il fait beau, la mer Continuer la lecture#anthologie #32  |régates amicales

#anthologie #32 | illuminer les matins

Vu d’hauteur humaine, c’est une petite tente comme celle qu’on déployait les soirs de bivouac ou comme il y en avait beaucoup sur le quai du fleuve au dernier printemps. Dans l’ovale de l’ouverture, une tête de chat rose à oreilles dodues, capuche d’un peignoir de bain bouclé recyclé. Sous la broderie du museau, un visage de femme penché sur Continuer la lecture#anthologie #32 | illuminer les matins