#anthologie #33 | Platane de cour

Platane de cour- platane aux pigeons- platane décapité- neige orage arc-en-ciel- visages tournés vers la rangée de fenêtres- Dehors- arrêt du cours guêpe- Être dehors- champignons noirs- platane gravé platane attaqué- terroriste punaisé sur son mur- intérieur nuit- Dehors être- desquamant par lambeaux- enveloppé de lune- ébouriffé de mistral- desséché- ballon- araignées- arrêt de cours mouche- fourmis- branches charpentières- cris Continuer la lecture#anthologie #33 | Platane de cour

#anthologie #32 | La Vague

Le brouhaha devenait vacarme d’où montaient par instants quelques échos musicaux, des cuivres, des percussions, fanfare, je croyais même percevoir des trompes de chasse, j’adore ça. De ma fenêtre, je ne pouvais rien voir, ça venait de l’avenue. Descendre quatre à quatre les escaliers, marcher vite, le bar de nuit fermé, la boulangerie de « gros gégé »- acheter une grosse couronne, Continuer la lecture#anthologie #32 | La Vague

#anthologie #33 | Rien le paysage intact et du délire

La lumière est une ligne qui traverse les maisons, un oiseau dans un corps de femme. L’humidité partout, sans référence, les ailes pliées, ici, parmi les formes dépecées, avalées la paroi des murs, une somme, nous avançons, de nuit en nuit un texte qui bruisse, nos souffles au fond ont basculé. Les cimes calcinées de la matière, le paysage un Continuer la lecture#anthologie #33 | Rien le paysage intact et du délire

# anthologie # 33 | marais

Soir en rouge. Chemin de halage touchant à sa fin. Nids de poules remblayés avec scories. Canal. Eloignement. Point de passage.  Clameur étouffée. Crissement vert. Extinction des feux. Plantes d’eau à profusion roseaux et grande renouée. Miroitement des trembles, feuilles blanches. De la chambre d’échos un héron s’échappe. Arc du corps, flèche des peupliers. Murmure ou froissement. Parfum de l’eau Continuer la lecture# anthologie # 33 | marais

#anthologie # 32 | derniers préparatifs

Tout est presque prêt. Chaque fois, on croit que c’est la dernière, tant la grande fête, légère et joyeuse pour ceux qui viennent voir, demande du travail — organisation sans failles, respect de chaque étape, engagement des bénévoles, chacun à sa place, apportant son savoir-faire. Ce n’est pas encore la rumeur du départ, le regroupement dans le bourg, les instruments Continuer la lecture#anthologie # 32 | derniers préparatifs

#anthologie #33 | l’homme qui bouge

Rue plate droite chargée de passants qui passent vivante et déjà morte. Image sans couleur de Broadway posé au fond d’une vallée dé-zoom entre les immeubles recouvrant le ciel gris terre immobile. Zébrure sur le quadrillage de Manhattan blessure rectiligne zoom vertigineux jusqu’à deux yeux qui bougent un chapeau mou une tête un homme. Rue bondée temps arrêté passants suspendus Continuer la lecture#anthologie #33 | l’homme qui bouge

#anthologie #31 | je n’ai plus froid

Longtemps, j’ai eu froid. Je grelottais tout le temps. Puis je n’ai plus eu froid. Elle m’a emmené hors de la grotte et les autres sont restés sous la couverture. Je ne leur pas dit adieu. Ils sont restés et je suis parti. Elle faisait attention en me portant. Je ne sentais pas ses mains sur ma peau mais je Continuer la lecture#anthologie #31 | je n’ai plus froid

#anthologie #33 | Salle treize

Salle treize sans lumière sinon celle artificielle des rectangles de verres, sinon celle sombre des tapis graves et des corps penchés. Une voix chargée, une voix légère, clé dans la serrure, objets précieux, ouverture de la vitrine, le temps s’ouvre, âge de la vitrine, âge de l’objet, mains habiles déshabillent le voile de protection, offrent à nu à l’autre, paume Continuer la lecture#anthologie #33 | Salle treize

#anthologie #33 | couché dans la grande prairie

Une nouvelle lueur, un nouveau langage gravé sur les parois suintantes de la sueur et du sang des vivants, on n’oublierait pas la couleur du ciel inscrite en nous depuis longtemps ni l’odeur de la terre rafraîchie par l’averse, mais le monde d’en-bas serait immense et pas aussi silencieux qu’on l’aurait cru, chaque murmure amplifié par le jeu des échos Continuer la lecture#anthologie #33 | couché dans la grande prairie

#anthologie #33 | Post mortem memorandum

Frère, Echange dans le silence Ta main sur mon épaule. Seuls à deux. Esseulés. Courageux. Deux pour un, un pour deux. Courage seul, seuls et courageux. Rire de tout. Tout seuls en rire, rire à deux. Courage de rire, seuls, rire du courage à deux. Esseulés et rieurs, tout le courage dans les rires. Deux et esseulés, deux et courageux, Continuer la lecture#anthologie #33 | Post mortem memorandum