#anthologie #10 | Lavande

Elle a douze ans. Elle tient la barre d’un voilier qui prend l’eau, La Lame brillante. Elle est torse nu et on ne lui a jamais coupé les cheveux. Elle a dix-huit ans. Elle chante devant une église. Son flamant rose somnole à côté d’elle. Elle est triste en dedans, dure au dehors. Elle a huit ans. Elle joue avec Continuer la lecture#anthologie #10 | Lavande

#anthologie #14 #15 #16 | À charge de revanche

Elle l’a dit. Elle a dit, à charge de revanche, je t’ai rendu un service, maintenant tu m’en dois un. A charge de revanche… A charge de revanche ! Bien sûr, entre amies, on se rend des services, mais je ne me rendais pas compte qu’il y avait une comptabilité spéciale dans ce cas. A charge de revanche ! L’expression me frappe, Continuer la lecture#anthologie #14 #15 #16 | À charge de revanche

#anthologie #35 | commentaires sur Bolaño

27 décembre 1990, Carrer del Lloro, Blanes, Espagne les lieux: Plaça de Catalunya, Rambla de Joaquim Ruyra, Carrer del Doctor Xavier Brunet, Passeig de Dintre (le marché), Plaça Espanya, Carrer del Lloro voix off Dans quelques années, il fera le même chemin. Il ne se perdra pas. Il retrouvera sans pourtant reconnaître. Les boutiques auront changé. L’ombre restera la même. Continuer la lecture#anthologie #35 | commentaires sur Bolaño

#anthologie #34 | en terrasse.

Ils sont tous deux à regarder en direction du café de la grande avenue, juste après le carrefour. Les fauteuils sont tressés de bleu et de blanc, le ciel est gris. Un seul serveur rentre et sort pour essuyer les tables et apporter les consommations. Il est mince. Il a les habits noir et blanc, le plateau et le torchon, Continuer la lecture#anthologie #34 | en terrasse.

#été2024 #34 | La route de Castelfidardo, le restaurant

Le cuisinier faisait le service.  Il portait un tablier blanc. Il nous salua d’un bonjour laconique et sobre. Il était affairé. Il me paraissait très grand, une quarantaine d’années. Il nous installa dans l’arrière salle. Nous étions seuls tous les trois. C’est la première fois que j’entrais dans un restaurant. La nappe à carreaux rouges et blancs était la seule Continuer la lecture#été2024 #34 | La route de Castelfidardo, le restaurant

#anthologie #34 | Compter les moutons dans le noir

T’as lu l’article qu’elle a placardé sur le mur des toilettes l’article qui dit il sera désormais plus simple de les compter pour s’endormir. Un groupe de chercheurs uruguayens a annoncé la naissance de moutons phosphorescents. Ces animaux transgéniques ont reçu un gène de méduse dans leur ADN, les rendant fluorescents sous une lumière ultra violette. Les verres se remplissent Continuer la lecture#anthologie #34 | Compter les moutons dans le noir

#anthologie # 34 | ça suffit

(anthologie # 16) Ce n’est plus qu’un filet rauque, une difficulté en soi, monotone, comme si les aspérités de la gorge après les heures de tension empêchaient son passage, ternissaient la voix. Ce qui sort par à-coups d’un accent monocorde, une voix qui finit par s’effondrer. Elle s’est redressée dans le lit, elle soupire souvent ce qui lui reste d’énergie, Continuer la lecture#anthologie # 34 | ça suffit

#anthologie #34 | Coupez

Et alors ? Maintenant ? Il chiffonne le papier, jette la boule dans la corbeille, la manque ; il se lève, ramasse, déplie la feuille sur la table, relit Il porte toujours une moustache ? Je leur ai dit qu’il était de dos, que je ne pouvais pas voir, qu’hier soir il l’avait encore, mais Roger m’a demandé de faire le tour par Continuer la lecture#anthologie #34 | Coupez

#anthologie #34 | Circulez il n’y a rien à voir

Il avait quitté le salon en marmonnant c’est du grand n’importe quoi elle n’avait pas entendu ou avait fait semblant comme souvent quand ils n’étaient pas d’accord que ce soit sur qu’est qu’on mange ce soir comme pour qui voter ou pourquoi on reste ensemble de toute façon c’est pas la peine de discuter on n’est d’accord sur rien. Il Continuer la lecture#anthologie #34 | Circulez il n’y a rien à voir

#anthologie #33 | monde gronde claque explose.

Instants blancs de bombes instants de nuit blanche trop de bombes jetées. Nuit de trous reliefs d’autres couleurs éclairs acier. Ciel envahi ciel comme mer feu et cendre. Averses de bruits d’étoiles foudre sèche. La voiture tangue lâche penche la terre comme mer et furie. Terre molle étouffée. De quoi j’ai peur bombes mort bruit des reproches de ma mère Continuer la lecture#anthologie #33 | monde gronde claque explose.