#anthologie #25 | Carnet des odeurs

L’odeur de notre production et reproduction. Feromonico. Ton odeur phéromonique. Cette odeur d’hormones. Que Giovanna m’avait décryptée en toi, une nuit. Cette odeur recouverte ensuite par un déodorant trop fort et à bon marché, peut-être pour déguiser la transformation dans de la nourriture en sang, l’odeur de ton affliction, de ton affection, l’odeur de ta métamorphose. L’odeur du silence de Continuer la lecture#anthologie #25 | Carnet des odeurs

#anthologie #24 | comment dormir ?

Je dors à 650 kilomètres de distance de toi et à 1200 kilomètres de distance de vous. A 650 kilomètres et à 1200 kilomètres de distance, les coups s’amortissent, la vie est plus douce, elle invite au repos. C’est ainsi que je deviens somnambule dans ma vie et plus rien ne m’atteint. Ici que le bruit de la guerre n’arrive Continuer la lecture#anthologie #24 | comment dormir ?

#anthologie #34 | à la boulangerie

J’en veux une au nutella dit l’enfant. La mère répond on en fera ce soir à la maison, des crêpes, on les fera sauter avec la poêle tu verras c’est amusant. Oui mais quand même le nutella. D’accord on ira l’acheter au supermarché. Et puis d’abord on ne dit pas je veux sois poli. Bonjour Sandrine, ah bonjour, dis bonjour. Continuer la lecture#anthologie #34 | à la boulangerie

#anthologie #35 | atelier

Un atelier dans une cour moderne, deux arbres dont un saule, la porte ouverte, une pièce vide : verrière et ciel par-dessus, usure des murs, dessins comme grattés avec l’ongle, lambeaux de toiles VoixSur les murs des prisons on en voyait. Ils dessinaient surtout des corps avec des sexes très marqués; obscènes Parfois ils se jetaient sur les murs comme s’ils Continuer la lecture#anthologie #35 | atelier

#anthologie #26 | le bruit des yeux fermés

Je m’allonge enfin, ferme les yeux, simulant un sommeil perdu d’avance. Au loin, des bateaux meuglent ; j’imagine les marins à bord dans la nuit, glissant silencieusement sur l’eau. J’imagine leurs gestes précis, mesurés, presque chorégraphies par l’obscurité et l’habitude. J’entends maintenant l’écho des pas d’une errance de pauvre, qui tourne dans les rues vides telle une bête en cage, Continuer la lecture#anthologie #26 | le bruit des yeux fermés

#anthologie #35 | Il aurait dit ça sent le pâté

Voiture. Les phares ne sont pas encore allumés. Elle traverse la plaine de Bièvre d’ouest en est. Arrive en ville. Le film est commencé. CHU DE LA TRONCHE (Grenoble Alpes). Parking en terrasse. Bitume au sol. Double porte vitrée coulissante. Couloir linoléum. Ascenseur. Voix off :Elle ne sait pas encore. C’est l’été. A l’intérieur, lumière artificielle.Dehors, lumière rasante du soleil Continuer la lecture#anthologie #35 | Il aurait dit ça sent le pâté

#anthologie #23 #24 #25 #26 #27 | Carnet 40×50

« Quarante fois parler, quarante fois crier, quarante fois la page affichée collée punaisée mais qui dans ma cour fait le crochet qui dans la cour vient traverser sinon rapidement sinon dans l’ombre et se cachant : on prend des raccourcis par ma cour où sont mes pages, on passe vite dans la cour où je parle et je crie. » — « Formes d’une guerre » Continuer la lecture#anthologie #23 #24 #25 #26 #27 | Carnet 40×50

#anthologie#34 & #35 | conversation

Je reprends ces lignes écrites le 8 juillet avec le souvenir de cette scène entre elle et lui. Pas de conversation vraiment, il y a trop de peine, trop de sanglots au profond des corps, les mots sont cousus dans la chair comme englués. C’est le moment du roman où la vérité paraît : quelque chose ne parvient pas à être Continuer la lecture#anthologie#34 & #35 | conversation

#anthologie #35 I prélude

Le lit asséché d’une rivière – un lit de galets blancs – les rives bordées de peupliers –il fait très chaud, chaud et sec – le ciel orangé – Voix off d’une femme Un homme nu dans le lit asséché de la rivière, un homme danse et lit et fait sa prière. Descendant de la montagne dans un galop assourdissant, Continuer la lecture#anthologie #35 I prélude

#anthologie #35 | le café des aiguilles

(en lien avec #anthologie #16 | les aiguilles ) Ville : inconnue. Mais ville : immeubles, entrées, sorties, densité, passants, voitures, reflets. L’agitation de la ville contraste avec la lenteur et le presque figé du café. Le café du dehors. Le café du dedans. Deux femmes, une jeune, une vieille.  Il y a les rides, il y a les regards. Les rides Continuer la lecture#anthologie #35 | le café des aiguilles