#anthologie #35 | femme vue de dos

Le centre d’une façade de gare, porte cintrée entre deux panneaux d’azulejos relativement modernes — bruits divers, quelques moteurs qui tournent au ralenti, surtout des voix, langues variées avec prépondérance du portugais. le tout incompréhensible juste une atmosphère, la caméra balaie lentement une rue, se fixe à 180° de son point de départ sur un dos féminin, petite, campée sur Continuer la lecture#anthologie #35 | femme vue de dos

#anthologie #33 | sur les routes de l’exil

Mars 1915, villages traversés, dévastés, bombardés, à terre, des maisons encore debout occupées par des allemands, ciel tourmenté, nuages noirs et fumées, des combats au loin, bruits incessants, pleurs et hurlements, douleur de celles et ceux qui partent, de celles et ceux qui restent, sols crayeux noircis par la cendre, ciel gris cendre, bruits de bottes, huit villages détruits lors Continuer la lecture#anthologie #33 | sur les routes de l’exil

#Anthologie#35 Traversée quotidienne

TRAVERSÉE DE VILLEUne ligne droite en montée, avec cinq passages piétons. En haut sur la droite, la cathédrale. La voiture blanche s’arrête deux fois pour laisser passer des piétons et ralentit les trois autres fois. Contourne la cathédrale, puis descente en ligne droite, distillerie du pastis Henri Bardouin sur la gauche, petit rond-point avec figuier, garage à droite avec trois Continuer la lecture#Anthologie#35 Traversée quotidienne

#anthologie #20 | Ta paume et tes cinq doigts

Je n’ai que six photos de toi. De toi au grand complet, avec chacun de tes doigts, sans qu’aucun ne soit plié, invisible sous ta paume ou sous l’objet que tu tiens, enfuie au fond d’une poche, derrière l’épaule amie sur laquelle je m’appuie. Bien souvent c’est ton dos qu’on voit sur les photos, plus rarement ta paume sauf quand Continuer la lecture#anthologie #20 | Ta paume et tes cinq doigts

#anthologie #35 | l’autobus

L’autobus roule. Il est filmé par-dessus, le grand rectangle blanc de son toit est posé au centre de l’écran dans sa largeur, il semble immobile. Sur le bord de l’image défilent de droite à gauche des personnes, des voitures, un parapluie ouvert vus du ciel. Des traits de lumière zèbrent le bord de l’image de gauche à droite, les reflets Continuer la lecture#anthologie #35 | l’autobus

# anthologie # 26 | Dans la mort de la parole

éclatement du bouchon de la bouteille qui se libère de son tunnel de verre et s’élargit dans l’air, éclatement du bouchon de la deuxième bouteille, des pas de talons sur le sol, des pas de caoutchouc des chaussures en cuir, pas qui traînent sur le parquet, élans de salutations, sa voix qui accompagne le bruit des bouchons des bouteilles de Continuer la lecture# anthologie # 26 | Dans la mort de la parole

#anthologie #25 | Carnet des odeurs

L’odeur de notre production et reproduction. Feromonico. Ton odeur phéromonique. Cette odeur d’hormones. Que Giovanna m’avait décryptée en toi, une nuit. Cette odeur recouverte ensuite par un déodorant trop fort et à bon marché, peut-être pour déguiser la transformation dans de la nourriture en sang, l’odeur de ton affliction, de ton affection, l’odeur de ta métamorphose. L’odeur du silence de Continuer la lecture#anthologie #25 | Carnet des odeurs

#anthologie #24 | comment dormir ?

Je dors à 650 kilomètres de distance de toi et à 1200 kilomètres de distance de vous. A 650 kilomètres et à 1200 kilomètres de distance, les coups s’amortissent, la vie est plus douce, elle invite au repos. C’est ainsi que je deviens somnambule dans ma vie et plus rien ne m’atteint. Ici que le bruit de la guerre n’arrive Continuer la lecture#anthologie #24 | comment dormir ?

#anthologie #34 | à la boulangerie

J’en veux une au nutella dit l’enfant. La mère répond on en fera ce soir à la maison, des crêpes, on les fera sauter avec la poêle tu verras c’est amusant. Oui mais quand même le nutella. D’accord on ira l’acheter au supermarché. Et puis d’abord on ne dit pas je veux sois poli. Bonjour Sandrine, ah bonjour, dis bonjour. Continuer la lecture#anthologie #34 | à la boulangerie

#anthologie #35 | atelier

Un atelier dans une cour moderne, deux arbres dont un saule, la porte ouverte, une pièce vide : verrière et ciel par-dessus, usure des murs, dessins comme grattés avec l’ongle, lambeaux de toiles VoixSur les murs des prisons on en voyait. Ils dessinaient surtout des corps avec des sexes très marqués; obscènes Parfois ils se jetaient sur les murs comme s’ils Continuer la lecture#anthologie #35 | atelier